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les médias sous gorbatchev

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240 Les medias electroniques en URSS<br />

raient ŕ l’objectivité. Dans <strong>les</strong> sujets <strong>les</strong> plus incisifs, sur <strong>les</strong> grčves des<br />

mineurs, <strong>les</strong> meetings de Leningrad, ou la scission du PC Lituanien, la<br />

parole a toujours été donnée aux représentants des deux parties<br />

opposées. Souvent mais pas toujours, <strong>les</strong> présentateurs permanents faisaient<br />

connatre leur avis personnel sur la question. On a mme vu, une<br />

fois, Tikhomirov polémiquer ardemment et de façon argumentée avec<br />

un membre du Politburo. J’explique cette audace de la part de<br />

Tikhomirov non seulement par ses qualités personnel<strong>les</strong> mais aussi par<br />

son sens des responsabilités, celui d’un présentateur soucieux de l’image<br />

de marque de son émission. C’est une des raisons pour <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> on<br />

n’aurait pas dű accrotre le nombre d’auteurs-présentateurs de 7 jours.<br />

L’expérience de Vzgliad a montré que lorsqu’une émission commence ŕ<br />

passer de mains en mains, le moment vient oů elle cesse de passer sur<br />

<strong>les</strong> ondes.<br />

Souvent on comparait 7 jours ŕ Regard en disant que c’était un<br />

Regard pour adultes, un Regard sans musique. Je crois que ces parallč<strong>les</strong><br />

constituent une autre preuve du manque d’émissions objectives et passionnantes<br />

ŕ la TV soviétique.<br />

« Le développement politique de notre télévision est en retard sur<br />

l’évolution de la société. Si je voulais aujourd’hui faire connatre mes propres<br />

positions, mes propres idées, mes propres généralisations, je serais<br />

obligé de <strong>les</strong> confier ŕ la presse. A la TV centrale, c’est le monopole officiel.<br />

Moi qui suis membre du PC et commentateur politique, je ne pourrais<br />

jamais m’exprimer au sujet de certains événements dans le journal<br />

Vrémia. » C’est ce qu’a déclaré dans son interview ŕ l’hebdomadaire<br />

Nédélia (n°12, 1990) le commentateur politique de la TV centrale<br />

Vladimir Tsvétov, qui avait travaillé pendant 8 ans comme son envoyé spécial<br />

au Japon. Jusqu’ŕ 1991, il a animé l’émission Bonsoir, Moscou aux<br />

côtés de Vladimir Pozner, une autre idole du public qui a animé une bonne<br />

dizaine d’émissions soviéto-américaines en duplex. Comment voyez-vous<br />

un commentateur politique idéal de la TV centrale ? a demandé ŕ Tsvétov<br />

le journaliste de Nédélia :<br />

Je vais essayer vous en donner le portrait-robot, cela devrait tre amusant. A l’intelligence<br />

et l’esprit analytique de Stanislav Kondrachov (journaliste des Izvestia qui<br />

apparat souvent ŕ la TV) il faut ajouter la spontanéité de Bovine, (une autre star des<br />

Izvestia), la facilité de contact de Pozner (<strong>les</strong> maničres impeccab<strong>les</strong> et l’esprit critique<br />

de Moltchanov, aussi, il me semble - N.d.A), et mon sens de la contestation...<br />

Vous savez, mes meilleures émissions, je <strong>les</strong> ai faites en m’insurgeant contre la TV<br />

centrale !

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