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les médias sous gorbatchev

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56 Les journalistes au service de la Perestroika<br />

bres de l’Union ont catégoriquement refusé de diffuser <strong>les</strong> publications du SibIA. En<br />

général, attribuer ŕ tout opposant <strong>les</strong> positions de l’Union démocratique est un<br />

cliché de la presse officielle, surtout en province : tout ce qui n’arrange pas <strong>les</strong> idéologues<br />

au pouvoir est rangé dans cette catégorie.<br />

– Votre position, qui tout ŕ la fois celle d’un rédacteur indépendant et celle d’un<br />

représentant de la plus haute institution de la république, ne me semble pas tout ŕ fait<br />

naturelle. Un « informel » dans une structure terriblement formelle... Comment en tesvous<br />

arrivé lŕ ?<br />

– Commençons par mes débuts dans le journalisme parce que c’est mon appartenance<br />

ŕ la presse qui a conduit ŕ mon élection au Soviet suprme. Ce n’est pas tout<br />

ŕ fait de mon propre gré que je suis arrivé dans le journalisme. Je suis économiste de<br />

formation, j’enseignais l’économie politique et faisais mes études de doctorat. Mais<br />

aprčs mon arrestation en 1982 et trois années de prison je me suis vu interdire l’exercice<br />

de ma profession.<br />

– A quel titre avez vous été condamné ?<br />

– Aux termes de l’article 190-1 du Code pénal de la RSFSR « pour la diffusion de<br />

mensonges prémédités portant atteinte au régime politique et social du pays ». En<br />

termes clairs, pour l’expression de mes sympathies envers le mouvement polonais<br />

Solidarité. On m’a accusé notamment d’avoir utilisé des termes tels que « régime<br />

totalitaire » et « particratie » ; d’avoir des opinions non conventionnel<strong>les</strong> sur la<br />

guerre en Afghanistan et sur la fausseté de la presse soviétique. Le dernier a été considéré<br />

comme « le plus grave de mes mensonges prémédités ».<br />

J’ai travaillé assez longtemps comme élingueur, manutentionnaire, chauffeur de<br />

chaudičre. Quand <strong>les</strong> vents du changement sont devenus violents, j’ai tenté<br />

d’obtenir ma réhabilitation. Elle m’a été refusée. Alors j’ai décidé de faire la grčve<br />

de la faim. Il a fallu m’adresser aux <strong>médias</strong>. Je suis tombé sur la revue glasnost qui<br />

m’a soutenu et j’ai compris que des gens qui ont parcouru ŕ peu prčs le mme<br />

chemin que moi se consacrent ŕ des projets particuliers. Ils ne cherchent rien pour<br />

eux, mais ont réussi ŕ trouver une niche dans la société qui s’appelle la presse<br />

indépendante. J’ai commencé ŕ collaborer ŕ cette revue. Ensuite, j’ai introduit dans<br />

glasnost la rubrique « Chronique ». Au début de l’année passée, je suis revenu ŕ<br />

Novosibirsk et j’ai tâché d’organiser une agence d’information.<br />

– Pourquoi une agence ?<br />

– Je tenais ŕ couvrir toute la région. J’ai toujours eu en vue l’idée de l’indépendance<br />

sibérienne. Cette idée n’est pas neuve : bien avant la révolution, elle avait été préconisée<br />

par <strong>les</strong> « régionalistes » de l’époque qui se trouvaient tre des députés de la<br />

Douma. Dans <strong>les</strong> années 30 <strong>les</strong> partisans du « régionalisme » sibérien ont été<br />

physiquement exterminés comme ennemis du peuple et avec eux ont disparu des<br />

publications sibériennes qui avaient été assez nombreuses avant 1917 et dans <strong>les</strong><br />

années 20. Par la suite, la région a été représentée par un seul périodique, la revue<br />

Sibirskié ogni (Les feux de la Sibérie) et encore, c’était un mensuel. Un grand vide<br />

informationnel s’est formé et nous avons entrepris de le combler. Grâce aux liens

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