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les médias sous gorbatchev

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Les étoi<strong>les</strong> du petit écran<br />

La Literatournaa gazeta avait précisé au moment de la publication<br />

de cet article, en février 1990, que la situation ne s’était pas améliorée<br />

dans <strong>les</strong> régions contaminées. Si la télévision avait été libre, tous <strong>les</strong> principaux<br />

ministres auraient dű, honteux, présenter leur démission. Ce n’est<br />

pas un hasard si, fin mai 1990, des députés du parlement soviétique ont<br />

exigé (nous l’avons vu ŕ la TV centrale) la levée des dogmes idéologiques<br />

dans <strong>les</strong> domaines de l’économie et de l’information qui jouent le rôle le<br />

plus important dans notre vie.<br />

Quoi qu’il en soit, il existe des télévisions libres en URSS dans<br />

<strong>les</strong> capita<strong>les</strong> des républiques fédérées, dans des chefs-lieux de Russie.<br />

Les centres de TV de Tbilissi et d’Erevan, de Riga et de Vilnius, de<br />

Tallinn et de Leningrad se distinguent de la TV centrale autant que<br />

Komerçant, se distingue de la Pravda. Or, <strong>les</strong> audiences respectives de<br />

ces télévisions ne sont pas comparab<strong>les</strong> entre el<strong>les</strong>, et <strong>les</strong> échanges<br />

d’émissions entre la télévision centrale et <strong>les</strong> chanes loca<strong>les</strong> ne se font<br />

pas non plus sur un pied d’égalité. La TV de Géorgie se voit réserver une<br />

demi-heure par trimestre ŕ la TV centrale, alors que cette derničre est<br />

présente tous <strong>les</strong> jours en Géorgie : la premičre chane est retransmise<br />

sans coupures et ŕ 21 h 00 (heure de Moscou), le journal télévisé Vrémia<br />

passe ŕ la fois sur la premičre chane nationale et sur la seconde chane,<br />

locale.<br />

Seule la TV de Leningrad fait exception ŕ la rčgle. Ses émissions<br />

peuvent tre reçues par 50 millions de Soviétiques dans <strong>les</strong> régions de<br />

Leningrad, de Moscou, dans <strong>les</strong> pays baltes et <strong>les</strong> zones attenantes. Les<br />

journalistes de la TV de Leningrad se voient permettre beaucoup de<br />

choses, mais pas tout. Aux termes du rčglement en vigueur, la TV de<br />

Leningrad constitue une filiale de la télévision centrale de l’URSS. Donc,<br />

côté personnel et programmation, elle est plus étroitement rattachée ŕ<br />

Moscou que cel<strong>les</strong> de Sverdlovsk, de Tbilissi ou de Tallinn. En 1979, le<br />

Conseil des ministres de l’URSS adoptait un arrté ayant pour objectif de<br />

mettre en place, en 1983, une cinquičme chane de la Télévision centrale<br />

sur la base de la télévision de Leningrad.<br />

Le 6 avril 1990, aux alentours de 22 heures, une chose inoue et<br />

impensable jusque-lŕ en URSS s’est produite. Alexandre Névzorov,<br />

présentateur de 600 secondes, journal télévisé trčs en vogue, avant de dire<br />

au revoir aux spectateurs, a lancé aux techniciens <strong>les</strong> paro<strong>les</strong> suivantes : «<br />

Ne coupez pas, s’il vous plat. Je cčde maintenant ma place ŕ Nikola<br />

Ivanov, député du peuple de l’URSS et collaborateur de Thelmann Gdlian<br />

». L’intervention en direct de celui-ci allait pourtant tre coupée pour<br />

montrer un documentaire mais une dizaine de minutes plus tard Nikola<br />

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