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les médias sous gorbatchev

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360 Sa majeste la censure<br />

donné d’informations authentiques mme ŕ la demande du Conseil<br />

présidentiel. Le ministre s’accroche au pouvoir, car il comprend que<br />

s’il est possible de régler <strong>les</strong> problčmes économiques et sociaux des<br />

exploitations forestičres en se basant sur <strong>les</strong> principes du bon sens, on<br />

n’aura plus besoin de lui pas plus que du secteur du CC du PCUS<br />

chargé des ressources forestičres. Ces lignes ont été écrites en aoűt de<br />

1990. Le CC a depuis perdu ses pouvoirs dans ce domaine, mais le<br />

ministre reste toujours ŕ son poste. Et nous avons aussi des ministres<br />

pour la télévision et pour la presse périodique. Les imprimeries sont<br />

subordonnées ŕ un autre ministre et il fait de son alors que mieux pour<br />

<strong>les</strong> développer ŕ sa maničre, qui n’a rien ŕ voir avec le sens commun.<br />

Les réserves de papier sont réparties par le Conseil des ministres :<br />

inutile de préciser une fois de plus qu’avec ce systčme <strong>les</strong> publications<br />

du PCUS n’en manquent pas ? Et cet état de choses va durer jusqu’au<br />

moment oů <strong>les</strong> lecteurs exigeront haut et fort une authentique liberté<br />

pour la presse.<br />

Jusqu’ici l’idéologie stalinienne rčgne ŕ tous <strong>les</strong> échelons du vaste<br />

mécanisme économique et idéologique, qui a un énorme potentiel de résistance.<br />

La société et l’économie tombent en ruines, mais le mécanisme du<br />

pouvoir qui se trouve entre <strong>les</strong> mains de l’appareil du PCUS n’a pas encore<br />

épuisé ses ressources. Il existe ŕ Moscou une organisation dont le sičge se<br />

trouve dans une petite rue tranquille ŕ quelques pas de la place Pouchkine et<br />

qui porte sur son enseigne des lettres énigmatiques, VAAP. C’est l’Agence<br />

soviétique pour <strong>les</strong> droits d’auteurs qui a été de tout temps la bte noire des<br />

intellectuels : on la couvrait d’épithčtes scandaleuses déjŕ ŕ l’époque oů la<br />

critique des établissements d’Etat n’était pas tolérée. Aujourd’hui, on pourrait<br />

composer plusieurs volumineux fascicu<strong>les</strong> avec <strong>les</strong> déclarations<br />

indignées de ceux qui ont eu affaire ŕ cette agence. Mais rien n’a changé.<br />

Auparavant, on avait une peur bleue des fonctionnaires de cette<br />

organisation, choisis de préférence parmi <strong>les</strong> agents du KGB ŕ la retraite,<br />

et l’on tolérait patiemment toutes leurs exactions : il arrivait que la VAAP<br />

prélčve au profit du Trésor jusqu’ŕ 90 % des honoraires touchés ŕ l’étranger<br />

par <strong>les</strong> chercheurs, <strong>les</strong> écrivains, <strong>les</strong> acteurs soviétiques. Tout le<br />

monde était au courant des rčg<strong>les</strong> du jeu et <strong>les</strong> acceptait. La nomenklatura,<br />

<strong>les</strong> hauts fonctionnaires des unions d’écrivains et d’artistes et des<br />

organisations soviétiques officiel<strong>les</strong> savaient contourner habilement <strong>les</strong><br />

interdits de la VAAP pour traiter directement avec <strong>les</strong> éditeurs étrangers,<br />

y compris <strong>les</strong> questions financičres. Le directeur d’une maison d’édition<br />

moscovite (ou tbilissienne) était toujours au courant des travaux de fabrication<br />

de son roman chez un des éditeurs polonais (par exemple) et se

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