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les médias sous gorbatchev

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398 Sa majeste la censure<br />

ne peuvent toujours pas se décider, depuis déjŕ cinq ans, ŕ y évacuer la<br />

population des zones contaminées. Staline, que tout le monde maudit, se<br />

permettait de déplacer des dizaines de peup<strong>les</strong> d’un Continent ŕ l’autre et<br />

s’acquittait parfaitement de cette tâche.<br />

Lorsque l’intelligence manque, et lorsque la conscience ne guide<br />

plus l’homme, il lui est évidemment difficile de calculer que l’approvisionnement<br />

des régions contaminées de Biélorussie en aliments de base,<br />

le transport des produits agrico<strong>les</strong> ŕ partir de cette république vers d’autres<br />

régions et la contamination de millions de citoyens coűteront, en fin de<br />

compte, beaucoup plus cher que l’évacuation de la population des zones ŕ<br />

forte radioactivité. Le maintien des habitants de ces zones sur place a<br />

causé des phénomčnes sociaux indésirab<strong>les</strong>. Les jeunes, surtout ceux qui<br />

ont des enfants, se sauvent vers <strong>les</strong> vil<strong>les</strong>. Il en résulte que le village ŕ perdu<br />

beaucoup de travailleurs, tandis que la ville n’a accueilli que des villageois<br />

déclassés. Dčs le début, il fallait évacuer la population par communautés<br />

entičres (villages, kolkhozes, sovkhozes) pour maintenir <strong>les</strong> liens de production<br />

et de parenté, le mode de vie traditionnel et la culture spirituelle<br />

originale.<br />

Les cinq années de mensonges que l’Etat multipliait au sujet de<br />

Tchernobyl ont donné leurs résultats. Les habitants ne font plus confiance<br />

aux informations dites ou écrites des dirigeants haut placés. Personne ne<br />

leur pardonnera d’avoir caché délibérément la vérité. Mme aujourd’hui,<br />

<strong>les</strong> mensonges se poursuivent. Les départements, qui ne savent plus comment<br />

racheter leurs erreurs, se serrent <strong>les</strong> coudes, se taisent et continuent<br />

en sourdine ŕ manipuler la conscience publique. Pendant des années, il<br />

n’y a pas eu un seul individu parmi des légions de ministres et d’académiciens,<br />

de fonctionnaires incompétents et de spécialistes malhabi<strong>les</strong> ŕ<br />

vouloir mettre fin ŕ la pratique vicieuse consistant ŕ se servir des <strong>médias</strong><br />

seulement quand il fallait cacher la vérité et ŕ ne pas révéler ses propres<br />

pensées, dans la mesure oů le personnage était encore capable de réfléchir.<br />

Finalement, ils se sont retrouvés eux-mmes dans une situation difficile.<br />

Que peut-on faire d’eux ? Faut-il organiser un nouveau tribunal de<br />

Nuremberg pour tous ces Ilyine, Tchazov, Loukonine, Chtcherbine,<br />

Sliounkov, Ponomarev-Stepno, Alexandrov et autres ?<br />

Il serait trčs difficile pour tous ces personnages de faire valoir des<br />

explications du type : « Je ne savais rien », « Je n’étais pas au courant », «<br />

On m’a menti ». Il n’y avait qu’un seul homme qui parlait haut et fort et<br />

lançait des avertissements ŕ la nomenklatura : c’était l’académicien Valéri<br />

Légassov. C’est grâce ŕ lui que l’Humanité a pu échapper ŕ une nouvelle<br />

fusion apocalyptique ŕ la centrale de Tchernobyl le 8 ou le 9 mai 1986,

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