les médias sous gorbatchev

404 Les medias en USSR : le grand chambardement
postales, téléphoniques et spatiaux. La censure a cédé la place aux pratiques
d’une dure pression économique. Ne peuvent résister que les publications
jouissant des bonnes grâces des autorités, celles qui touchent des
subsides supplémentaires, achčtent le papier et paient les services ŕ des
prix d’Etat. Quant aux rédactions que les autorités tolčrent ŕ peine, et
celles enfin dont les autorités supportent l’existence seulement parcequ’elles
y sont légalement obligées, elles vivent sous le régime des prix
libres, c’est-ŕ-dire excessifs.
En conséquence, les périodiques de la premičre de ces catégories
sont largement vendus sur tout le territoire de l’URSS. Quant ŕ ceux qui
appartiennent ŕ la seconde, Soyouzpetchat, l’agence qui monopolise la
diffusion de la presse, ne consent ŕ les vendre que dans certaines grandes
villes du pays. En ce qui concerne la troisičme catégorie, elle n’a rien, ni
abonnés ni possibilité de vendre au détail, car Soyouzpetchat refuse de
s’en occuper. Il est possible, en principe, d’acheter dans n’importe quel
kiosque ŕ journaux de notre immense pays ou de recevoir par abonnement
la Pravda, Sovietskaa Rossia, Komsomolskaa pravda, les Izvestia,
Krasnaa zvezda, Délovo mir, Litératournaa gazeta, Sovietskaa koultoura,
Ogoniok, Rousski kourier, Za roubejom, Litératournaa Rossia,
Argoumenty i fakty, Troud. On ne trouve Nézavissimaa gazeta, Kouranty,
Moskovskié novosti, Komerçant, Rossia, Rossiskaa gazeta, Stolitsa qu’ŕ
Moscou, Saint-Pétersbourg et une poignée de grandes villes. Serguei
Grigoriantz, rédacteur en chef de Glasnost, met sa vie en danger en publiant
ce journal, bien que sa lecture ne soit plus punie de prison. Vous
comprenez que les publications de la premičre catégorie sont toujours trčs
nombreuses dans notre pays et ne coűtent pas particuličrement cher, celles
de la seconde catégorie sont chčres, paraissent en quantité restreinte malgré
leur popularité et sont vendues sur un territoire limité ; il est ŕ peu prčs
impossible de s’y abonner. Celles de la troisičme catégorie n’ont, en
général, jamais été vendues dans le réseau du commerce de l’Etat, mais
seulement par des diffuseurs particuliers. Si étrange que cela puisse
paratre, cette derničre catégorie comprend la masse des périodiques
paraissant dans les républiques baltes, en Ukraine et en Transcaucasie. On
ne les trouve jamais dans les magasins de détail officiels, mais seulement
chez des diffuseurs privés. C’est uniquement de cette façon qu’il est possible
d’acheter ŕ Moscou ou ŕ Tbilissi, par exemple, les journaux les plus
renommés publiés en russe en Lettonie, en Lituanie ou en Estonie.
Malheureusement, aucun périodique publié ailleurs qu’ŕ Moscou
ne peut prétendre tre en vente dans le pays tout entier. Dans les domaines
de l’industrie du livre et de la télévision, un tel monopole moscovite n’ex-