les médias sous gorbatchev

Quelles sont les possibilités la presse libre ?
aprčs les deux précédentes du 26 avril. Mme lui n’a pas eu la force de
crier ŕ tout le monde tout ce qu’il savait sur la catastrophe, tout au moins
pendant le temps oů il était encore en vie, car il s’est suicidé le jour du
deuxičme anniversaire de l’accident. Aprčs sa mort, la Pravda a publié une
page entičre de ses notes (numéro du 20 mai 1988). Chimiste nucléaire, il
dirigeait les efforts pour limiter les conséquences de l’accident de
Tchernobyl et ses témoignages sont d’une authenticité frappante quand il
parle des circulaires vides de sens lancés par les dirigeants de l’électronucléaire
et des tentatives de s’opposer ŕ l’incurie des spécialistes de réacteurs
et autres personnels de Tchernobyl. Légassov rappelle dans ses notes
que la rentabilité des réacteurs RBMK avait été obtenue au détriment de
leur sécurité. Il ajoutait que la situation des centrales nucléaires eau-eau
qui constituaient l’autre moitié de l’équipement électronucléaire en
URSS n’était pas non plus brillante. Jusqu’ici les spécialistes du nucléaire
refusent de reconnatre que l’implantation massive de réacteurs nucléaires
peu fiables et qui répondent mal aux commandes des opérateurs, est criminelle.
Cela équivaudrait pour des ingénieurs de l’aéronautique ŕ prendre
comme norme, en construisant leurs avions, le niveau des pilotes d’essai
les plus compétents. Normalement, on ne doit exploiter que des réacteurs
qui tiennent compte des erreurs possibles du personnel, des défaillances
des équipements. Alors, tout accident ne peut provoquer que des pertes
économiques ou des rejets radioactifs peu importants dans l’atmosphčre et
non une catastrophe pareille ŕ celle de Tchernobyl. Mais il faut tout de
mme reconnatre que l’article de la Pravda était une premičre tentative
des médias soviétiques d’amorcer une discussion afin de modérer les
ambitions politiques et les mensonges éhontés de spécialistes ŕ la fois souscompétents
et prétentieux.
L’académicien Sakharov a lui aussi consacré beaucoup de ses interventions
publiques ŕ la catastrophe de Tchernobyl, mais ceux qu’il avertissait
n’ont pas voulu l’écouter. Les premiers articles et ouvrages de
Sakharov destinés au grand public ont commencé ŕ paratre en URSS
seulement aprčs sa mort. On ne les publie qu’au compte-gouttes en évitant
soigneusement ses oeuvres capitales. Nous pouvons affirmer sans
risque d’exagération que la CENSURE est devenue une deuxičme profession
pour beaucoup de communistes ŕ tous les échelons de la gestion de
l’Etat. La politique actuelle des dirigeants de Biélorussie aprčs la catastrophe
de Tchernobyl n’est comparable qu’aux activités des occupants
hitlériens sur le mme territoire pendant la Seconde guerre mondiale (cela
dit en reconnaissant qu’en 1990 un grand changement a commencé). En
tout cas, les résultats sont comparables. Les nazis avaient fusillé des parti-
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