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les médias sous gorbatchev

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354 Sa majeste la censure<br />

bauché. La grčve a commencé le 3 novembre et le 20 novembre le tribunal<br />

de la région de Moscou l’a déclarée illégale du fait que <strong>les</strong> grévistes<br />

avaient oublié d’adresser un préavis ŕ l’Oblpolygraphizdat (organisation<br />

qui s’occupe de l’imprimerie dans la région de la capitale). C’était une<br />

grčve politique, mais vu qu’il n’y a pas de Loi soviétique sur <strong>les</strong> grčves<br />

politiques, le tribunal a pris la liberté de la qualifier de « conflit du travail<br />

» et, dans le principe, sa décision était conforme ŕ la législation en<br />

vigueur.<br />

Mais, sans mme attendre la décision du tribunal, <strong>les</strong> apparat-chiks<br />

ont opéré des coupes sombres dans le personnel : ils ont notamment licencié<br />

Bobrov, rédacteur en chef adjoint et Linkov, président du Comité de<br />

grčve. Au bout du compte, on a licencié tous <strong>les</strong> dix grévistes, et le briseur<br />

de grčve Redkine, seul collaborateur de la rédaction qui n’a pas appuyé ses<br />

collčgues, a obtenu le poste de rédacteur en chef. On a fait circuler une<br />

pétition : 8 000 électeurs de la circonscription de Noguinsk ont signé en<br />

faveur des grévistes. Mais en vain. L’intervention du Comité des jeunesses<br />

communistes de Noguinsk, du Comité pour la glasnost du Soviet suprme<br />

de l’URSS, du Conseil pour l’éthique et le respect de la loi de l’Union des<br />

journalistes soviétiques, <strong>les</strong> commentaires dans <strong>les</strong> revues Ogoniok et<br />

Journaliste, dans <strong>les</strong> journaux Sobessednik,Argoumenty i fakty et<br />

Journalistskié Novosti (Les Nouvel<strong>les</strong> du journalisme) n’ont produit<br />

aucun effet. Les journalistes sont restés sans travail et l’appareil du parti<br />

poursuit sa lutte « pour consolider toutes <strong>les</strong> forces saines, afin de réaliser<br />

<strong>les</strong> objectifs de la perestroka » (citation tirée d’un arrté du bureau du<br />

Comité du PCUS de Noguinsk).<br />

Noguinsk n’est pas loin de Moscou et <strong>les</strong> informations sur <strong>les</strong> sanctions<br />

contre des journalistes ont vite été reprises tout d’abord par la presse<br />

indépendante (l’Express-Chronika en faisant part le premier) et ensuite<br />

par la presse nationale. Il est beaucoup plus difficile de savoir ce qui se<br />

passe dans la presse des régions périphériques : c’est pourquoi je lis avidement<br />

toutes <strong>les</strong> bribes d’information sur <strong>les</strong> poursuites contre la presse qui<br />

commence ŕ prendre ses distances vic ŕ vis des autorités. Mme <strong>les</strong> informations<br />

trčs incomplčtes qui sont ŕ ma disposition me permettent d’affirmer<br />

qu’on lance des offensives contre <strong>les</strong> journalistes un peu partout,<br />

depuis <strong>les</strong> républiques baltes (oů <strong>les</strong> progrčs de la liberté de la presse sont<br />

beaucoup plus sensib<strong>les</strong>) jusqu’ŕ l’Asie centrale et la Sibérie (oů la mafia<br />

communiste est beaucoup plus forte qu’ŕ Noguinsk).<br />

Les procédés dont on se sert pour museler la presse balte sont trčs<br />

variés. Encore au mois de novembre 1990, le journal , indépendant du<br />

PCUS, a raconté que le Comité du parti de Riga avait pris la décision de

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