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les médias sous gorbatchev

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Une télévision pour le président<br />

nat, je cite : «Le renseignement et le contre-espionnage échappent ŕ toute surveillance<br />

de notre part. Il est impossible de réglementer leurs activités par la loi». On<br />

peut, bien sűr, veiller ŕ ce qu’il n’y ait pas d’abus ŕ la prison de Léfortovo, mais c’est<br />

ŕ peu prčs tout ce qu’on peut faire. Bon. Admettons mme que le Parquet garde plus<br />

ou moins le KGB ŕ l’oeil. C’est du moins ce qu’on peut croire. Mais savez-vous qui<br />

est chargé de superviser ces mmes activités de surveillance ? Abramov, le substitut<br />

du Procureur général, qui avait lui-mme travaillé au KGB auparavant !<br />

Lioubimov : Au Cinquičme département plus exactement dont il était le chef. Le<br />

département qui s’occupe soi-disant aujourd’hui de contrôle de constitutionnalité,<br />

et le mme qui avait autrefois eu parmi ses «clients» Soljenitsine et Sakharov...<br />

DODOLEV : Abramov avait alors travaillé <strong>sous</strong> la savante direction de Bobkov qui<br />

est aujourd’hui premier vice-président du KGB et avec qui Abramov entretient<br />

encore des rapports fraternels tout ŕ l’image de la coopération entre l’incorruptible<br />

Parquet et le formidable KGB qui remonte ŕ l’époque oů l’un était dirigé par<br />

Vychinski et l’autre, par Béria. Nos deux hommes s’entendent comme larrons en<br />

foire... »<br />

Aprčs que l’émission retransmise via l’espace eut pris fin, nous avons eu une petite<br />

réunion oů il fut décidé que l’édition destinée ŕ Moscou serait encore plus forte.<br />

Nous allions jouer notre va-tout.<br />

Mais le KGB allait se charger lui-mme d’apporter quelques retouches ŕ ce plan.<br />

Il faut savoir qu’il y a ŕ Moscou au moins trois endroits oů on regarde trčs attentivement<br />

la premičre édition de Vzgliad : le Gostéléradio, la place Staraa (oů sičge le<br />

CC du PCUS) et la Loubianka. La diffusion de Vzgliad vers l’Extrme-Orient s’était<br />

achevée ŕ 16 h environ : deux heures plus tard, dans la pičce 1231 oů se trouve<br />

la direction de l’émission Vzgliad le téléphone faisait entendre une sonnerie alarmée<br />

et, vers 21 h, au moment oů commençait l’émission Vrémia, nous avions de la visite.<br />

Nos hôtes, un colonel et un commandant, nous ont annoncé qu’ils aimeraient<br />

commenter la partie de l’émission oů il était question du KGB. En direct, bien<br />

entendu.<br />

Il eűt été impoli de notre part de refuser cette petite faveur ŕ des gens qui s’étaient<br />

dérangés pour venir nous trouver ŕ Ostankino, alors qu’ils le font si rarement d’ordinaire.<br />

Quand ŕ savoir quelle tournure notre conversation prendrait, nous en étions<br />

réduits ŕ des conjectures. On pouvait toutefois supposer que ce serait l’occasion<br />

d’apprendre un tas de choses sur Koroliov qui se révélerait tre : a) un agent double<br />

au service d’Israël ; b) un malade mental ; c) un calomniateur soudoyé par <strong>les</strong><br />

coopéra teurs qui, comme chacun le sait, sont tous des sionistes ; d) un alcoolique<br />

qui s’est fait éjecter du KGB pour éthylisme. Ou bien que toutes ces accusations,<br />

variante d) exceptée, seraient adressées aux présentateurs de Vzgliad.<br />

Nous avions d’autant plus de raisons de pencher pour cette derničre hypothčse que,<br />

quelque temps auparavant, alors que Vzgliad était en train de préparer l’émission<br />

avec K., autre vétéran du KGB, un autre visiteur avait essayé de faire chanter Artiom<br />

Borovik, présentateur de l’émission, et Tatiana Dmitrakova, la réalisatrice.<br />

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