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les médias sous gorbatchev

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Le « quatričme pouvoir » muselé<br />

plaires était contrôlé sévčrement et en permanence par tous <strong>les</strong> comités du<br />

parti aux échelons supérieurs jusque et y compris le CC du PCUS.<br />

Qu’un journaliste essaie d’tre en désaccord avec ses chefs ou<br />

d’exposer publiquement une idée séditieuse (c’est-ŕ-dire, toute opinion<br />

qui déplaise ŕ ses supérieurs) sur un sujet insignifiant - mme non politique<br />

- et la place de ce journaliste devenait aussitôt vacante : le nombre<br />

de chômeurs augmentait d’une unité. Nos journalistes n’avaient jamais,<br />

en fait, de protection <strong>sous</strong> forme de syndicat ou d’Union des journalistes<br />

de l’URSS, ni mme <strong>sous</strong> la forme d’un tribunal. Le « coupable » devenait<br />

un paria d’un jour ŕ l’autre, et il ne pouvait pas mme compter sur<br />

la protection sociale dont bénéficiait chaque travailleur soviétique de<br />

base : paysan ou ouvrier, employé ou instituteur. Idéologiquement, le<br />

journaliste soviétique, tout comme le démineur, ne pouvait commettre<br />

qu’une seule faute. Et j’ai déjŕ dit qu’ŕ la fin de 1990, ce systčme restait<br />

intact. La direction de l’Union des journalistes de l’URSS a été composée,<br />

durant des décennies, des «chevaux de retour <strong>les</strong> plus stupides»<br />

du CC du PCUS et du KGB de l’URSS ! Dans l’appareil du parti et dans<br />

la police politique, il fallait obtenir au moins quelques résultats, tandis<br />

que fonctionner dans <strong>les</strong> appartements luxueux de l’Union des journalistes<br />

de l’URSS a toujours été une sinécure bien rémunérée. Cinq ans de<br />

perestroka ont passé, mais en ce qui concerne la direction de l’Union<br />

rien n’a bougé.<br />

Toutefois, dire que l’Union des journalistes d’URSS a été conservatrice<br />

ou réactionnaire serait exagérer son rôle, car le conservatisme<br />

tout comme l’attitude réactionnaire, tout blâmab<strong>les</strong> qu’on <strong>les</strong> puisse<br />

trouver, représentent des traits distinctifs. Or, de trait distinctif, l’Union<br />

des journalistes n’en a jamais eu. Association formelle de dizaines de<br />

milliers de personnes intelligentes, énergiques, inventives, l’Union a<br />

réussi ŕ rester pendant des dizaines d’années une masse amorphe et<br />

anonyme ŕ laquelle l’appareil du Parti, en la pétrissant savamment,<br />

savait faire prendre toutes <strong>les</strong> formes, toutes <strong>les</strong> configurations voulues.<br />

Et c’est toujours le Parti qui se chargeait de combler, lorsqu’il en survenait,<br />

<strong>les</strong> vacances dans l’appareil de l’Union, en désignant parmi ses permanents<br />

ceux dont le tour était venu d’tre pourvus d’une sinécure.<br />

C’est ainsi que <strong>les</strong> secrétaires de l’Union étaient toujours recrutés parmi<br />

<strong>les</strong> directeurs des publications du Parti, au sommet de la hiérarchie des<br />

organes de presse, de Moscou aux chefs-lieux de région ; que, des<br />

années durant, <strong>les</strong> fonctions de Président du conseil d’administration de<br />

l’Union n’ont gučre été qu’un supplément ŕ cel<strong>les</strong> de rédacteur en chef<br />

de la Pravda, alors que la vice-présidence du conseil était assumée par<br />

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