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les médias sous gorbatchev

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356 Sa majeste la censure<br />

posés de matériaux de l’Union des travailleurs. La semaine suivante,<br />

cette tâche est confiée au journal Za Bolchouou Khimiyou (Pour la<br />

grande chimie), ensuite au Strotel (Le bâtisseur) et ainsi de suite. Il faut<br />

garder ŕ l’esprit que <strong>les</strong> travailleurs du Kouz-bass ont une expérience de<br />

plusieurs mois de luttes incessantes pour obtenir le droit de s’exprimer.<br />

Nous manquons terriblement de liberté en Russie. On se<br />

demande si la Loi sur la presse qui a été adoptée en 1990 pourra y<br />

remédier en quoi que ce soit. Dans tous <strong>les</strong> cas que j’ai cités, <strong>les</strong> fondateurs<br />

ou <strong>les</strong> éditeurs d’une publication ont essayé d’étouffer la voix<br />

des journalistes avides de liberté qui y travaillent : c’étaient le plus souvent<br />

<strong>les</strong> comités du PCUS de la ville ou de la région, <strong>les</strong> comités syndicaux<br />

ou l’administration. La Loi sur la presse resserre davantage ces<br />

entraves, car d’aprčs ses dispositions, l’organe de presse ne peut tre<br />

enregistré que si son fondateur est reconnu par <strong>les</strong> autorités. C’est le<br />

fondateur qui désigne le rédacteur en chef et approuve <strong>les</strong> statuts de la<br />

rédaction. C’est toujours le fondateur qui définit l’orientation générale<br />

de la publication et c’est lui également qui assume le rôle d’arbitre<br />

dans le rčglement des conflits. Est-ce qu’on est en droit de parler de<br />

liberté dans ces conditions quand <strong>les</strong> journalistes se trouvent <strong>sous</strong> <strong>les</strong><br />

ordres des fondateurs que nous avons vu en action ? Il ne faut pas<br />

attendre beaucoup de progrčs de la presse officielle agissant toujours<br />

<strong>sous</strong> la férule de surveillants qui s’obstinent ŕ contrôler tous ses mouvements.<br />

A une certaine époque qui n’est pas encore trčs éloignée, ŕ l’automne<br />

de chaque année, <strong>les</strong> comités du PCUS défalquaient du salaire des<br />

militants le prix de l’abonnement annuel ŕ la Pravda. L’opération était<br />

effectuée d’une maničre centralisée. Maintenant, <strong>les</strong> dirigeants soviétiques<br />

ont choisi une autre méthode : ils répartissent <strong>les</strong> réserves de papier,<br />

<strong>les</strong> imprimeries, la publicité, et imposent leurs prix.<br />

Tout a changé ŕ partir de l’automne de 1990. Si auparavant une<br />

maison d’édition littéraire (ou la rédaction d’un quotidien peu important)<br />

demandaient ŕ une imprimerie d’exécuter leurs commandes, celleci<br />

ne refusait pas, mais exigeait d’tre payée ŕ des tarifs une fois et demi<br />

plus élevés que <strong>les</strong> prix normaux en prétextant le caractčre complexe et<br />

urgent du travail. Mais on n’essayait pas de dépasser cette marge de profit<br />

assez confortable. Dans le contexte du marché, <strong>les</strong> prix courants<br />

(c’est-ŕ-dire <strong>les</strong> prix de base) ont augmenté, mais personne ne <strong>les</strong> prend<br />

plus en considération. Les fournisseurs de papier, <strong>les</strong> imprimeurs et <strong>les</strong><br />

postiers ont décidé d’imposer des prix contractuels qui ne sont pas plafonnés.

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