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les médias sous gorbatchev

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238 Les medias electroniques en URSS<br />

A une époque, le journal Vrémia était appelé le miroir de la TV centrale.<br />

Aujourd’hui le principal journal d’information du pays est souvent<br />

cité pour illustrer le retard pris par la TV centrale sur la presse. Vrémia<br />

change, c’est sűr, mais il change trop lentement.<br />

Il ne montre certes plus seulement des tracteurs. Sur l’écran de<br />

Vrémia, on voit des gens aux idées origina<strong>les</strong>, des reportages intéressants,<br />

des interviews intelligentes et vives. Les informations intérieures ont l’air<br />

plus véridique, tout comme <strong>les</strong> reportages sur <strong>les</strong> événements dans le<br />

monde. Et pourtant, <strong>les</strong> téléspectateurs ne sont pas satisfaits car on ressent<br />

toujours <strong>les</strong> strictes limites imposées au journal. Les débats idéologiques,<br />

<strong>les</strong> exemp<strong>les</strong> de confrontation sociale, <strong>les</strong> événements qui démentent la<br />

position officielle ne trouvent toujours pas leur place dans le journal.<br />

On a souvent vu Vrémia donner sur le Haut-Karabakh, la<br />

Transcaucasie ou <strong>les</strong> pays baltes des informations qui différaient beaucoup<br />

ou prenaient mme le contre-pied de cel<strong>les</strong> fournies par le Regard, Avant<br />

et aprčs minuit, la Cinquičme roue (Leningrad) qui devaient tre, el<strong>les</strong>,<br />

confirmées plus tard au plus haut niveau. Cela n’a pas manqué de nuire au<br />

prestige du premier journal télévisé du pays. Vrémia, disent de nombreux<br />

spectateurs, est un porte-parole officiel qui ne peut par conséquent tre<br />

sincčre ŕ 100 %.<br />

Il semble que <strong>les</strong> téléspectateurs ne soient pas <strong>les</strong> seuls ŕ tre<br />

mécontents du journal Vrémia. Le 12 novembre 1989, ŕ 21 h 00 (heure de<br />

Moscou) le journal 7 dnei (7 jours) passait pour la premičre fois sur <strong>les</strong><br />

ondes. Pendant 4 mois, tous <strong>les</strong> dimanches, 7 jours a joué le rôle du principal<br />

journal télévisé. Dčs <strong>les</strong> premičres éditions, on avait eu le sentiment<br />

que c’était non seulement une nouvelle émission, mais aussi une nouvelle<br />

conception de la télévision fédérale.<br />

Le journal télévisé devenait enfin en URSS, comme partout dans le<br />

monde civilisé, une émission plus personnelle, donc moins orthodoxe.<br />

Résultat : au bout de deux mois, 7 jours égale en popularité <strong>les</strong> émissions<br />

du soir.<br />

Autre fait curieux : la premičre édition de 7 jours a été présentée par<br />

Edouard Sagalaev, chef de la rédaction d’information. Or, ce n’est pas un<br />

secret qu’aux yeux des spectateurs, <strong>les</strong> journalistes et <strong>les</strong> cadres administratifs<br />

passent pour deux camps adverses, <strong>les</strong> premiers faisant des émissions<br />

critiques et vives et <strong>les</strong> seconds s’employant ŕ arrondir <strong>les</strong> ang<strong>les</strong> au<br />

point de rendre ces émissions méconnaissab<strong>les</strong>. Cette fois-ci, le chef de la<br />

rédaction de l’information, membre du Conseil d’administration du<br />

Gostéléradio, commença l’émission par <strong>les</strong> paro<strong>les</strong> suivantes : « Nous

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