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les médias sous gorbatchev

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La radio<br />

l’Amérique ou de radio Liberty. Alors que Moscou fait de la propagande et<br />

cherche ŕ imposer aux républiques son point de vue et sa volonté, <strong>les</strong> émigrés<br />

soviétiques travaillant dans <strong>les</strong> radios étrangčres se contentent d’informer<br />

leurs compatriotes, se gardant soigneusement de toute provocation,<br />

évitant de bousculer <strong>les</strong> choses. Et cela fait curieux de voir <strong>les</strong> journaux des<br />

républiques fédérées réserver dans leurs pages un accueil des plus<br />

chaleureux et dédier des artic<strong>les</strong> élogieux (avec photo, interview, et tout, et<br />

tout), ŕ ces mmes commentateurs d’une radio américaine qui, il y a<br />

seulement trois ans, n’auraient eu droit qu’ŕ des invectives.<br />

Tout Géorgien s’intéressant un peu ŕ la politique a toujours connu<br />

le nom et la voix de Marina Ellis (Ebralidzé), de la rédaction géorgienne<br />

de la Voix de l’Amérique, ainsi que ceux de Constantin Nadirachvili de la<br />

rédaction russe de radio Liberty. Imaginez sa surprise lorsqu’il découvre<br />

dans le Vetcherni Tbilissi du 12 décembre 1990, ou dans le Molodioj<br />

Grouzii (La jeunesse de Géorgie) du 31 aoűt 1990, <strong>les</strong> portraits de ces gens<br />

et une correspondance de Vladimir Matoussévitch, envoyé spécial de<br />

radio Liberty ŕ Oslo, sur la remise ŕ Mikhal Gorbatchev du Prix Nobel<br />

de la Paix de 1990. En ouvrant le Vetcherni Tbilissi, on a envie de se pincer<br />

pour s’assurer qu’on ne rve pas : ŕ côté d’une interview de Marina<br />

Ellis, un commentaire fleuve de Matoussévitch, le chef du service russe<br />

de radio Liberty ! Ni vous ni moi ne doutons cependant que le compte<br />

rendu par l’Agence TASS de la cérémonie qui s’est déroulée dans la capitale<br />

norvégienne a été incomplet, ennuyeux et qu’on n’en apprenait pas<br />

grand-chose. On ne peut quand mme pas demander ŕ un correspondant<br />

de TASS qu’il nous parle des interventions faites ŕ Oslo par des membres<br />

des Soviets suprmes de Lituanie, de Lettonie et d’Ukraine, et des militants<br />

des mouvements pour la défense des droits de l’homme de Russie et<br />

de Moldavie qui avaient vivement critiqué l’actuel Comité Nobel pour sa<br />

décision.<br />

Nous savons, certes, que <strong>les</strong> émigrés des radios occidenta<strong>les</strong> sont<br />

payés pour faire leurs émissions. Nous savons aussi que ces émissions «<br />

impérialistes » en russe dont notre pays est la cible depuis le début des<br />

années 50, défendent <strong>les</strong> intérts des Etats qui <strong>les</strong> ont instituées et qui <strong>les</strong><br />

financent : il faut quand mme que ceux-ci en aient pour leur argent. Mais<br />

si nous continuons ŕ écouter <strong>les</strong> « voix enn’emies », c’est que nous n’avons<br />

pas tellement le choix. Et eux en profitent, <strong>les</strong> futés, pour nous approvisionner<br />

en sources d’informations objectives, servies toutes chaudes, qui<br />

nous concernent nous-mmes. C’est ŕ notre bien qu’ils pensent, pas de<br />

doute. Parce qu’avec nos <strong>médias</strong> ŕ nous, on n’a droit qu’ŕ des omissions ou<br />

ŕ des faits déformés. Depuis que la presse du PCUS a été démantelée, ce<br />

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