03.08.2013 Views

les médias sous gorbatchev

les médias sous gorbatchev

les médias sous gorbatchev

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

388 Sa majeste la censure<br />

trôle fermement la situation dans la république. A la fin de 1990, l’appareil<br />

du PCUS maintient toujours son pouvoir en Asie centrale et au<br />

Kazakhstan.<br />

Sans toucher aux Chinois, aux Tatars de Crimée, aux Allemands,<br />

aux Russes (qui ne sont pas des habitants de souche au Kazakhstan et dont<br />

le nombre total est de plusieurs centaines de milliers), on a rejeté en<br />

Russie un demi-million de Turcs qu’au début des années 40, Staline avait<br />

déportés en Asie centrale depuis leur zone d’habitation traditionnelle en<br />

Géorgie, ŕ la frontičre avec la Turquie. Aujourd’hui, <strong>les</strong> Turcs refusent<br />

naturellement de s’implanter sur <strong>les</strong> terres que le gouvernement fédéral<br />

leur propose au centre de la Fédération de Russie en exigeant qu’on <strong>les</strong><br />

remette lŕ oů ils habitaient avant la déportation stalinienne. La Géorgie<br />

chrétienne qui compte 4 millions d’habitants ne possčde pas de terres<br />

disponib<strong>les</strong> pour <strong>les</strong> Turcs et, ŕ franchement parler, ne veut pas ouvrir ses<br />

frontičres aux musulmans. Les Géorgiens se souviennent encore de l’occupation<br />

de la Géorgie par <strong>les</strong> Turcs en 1918 et de beaucoup d’exactions.<br />

Les Turcs indignés envoient pendant des mois des piquets devant le<br />

Kremlin et menacent de reprendre par la force leurs terres d’origine, ce<br />

qui peut servir de prétexte suffisant pour déclarer un jour, quand le gouvernement<br />

le jugera nécessaire, l’état d’urgence en Géorgie et y envoyer<br />

des troupes.<br />

Dans cette optique, on comprend parfaitement toutes <strong>les</strong> manoeuvres<br />

de désinformation entreprises par la propagande officielle pour donner<br />

une fausse idée des conflits interethniques et du mouvement de libération<br />

nationale dans <strong>les</strong> républiques au sud du territoire national. Il est clair<br />

que la tragédie qui a eu lieu ŕ Tbilissi le 9 avril 1989 pouvait devenir une<br />

version soviétique du Watergate ŕ condition que l’enqute parlementaire<br />

soit menée ŕ bien. Il est évident que <strong>les</strong> réactionnaires retranchés parmi <strong>les</strong><br />

dirigeants du PCUS et dans le haut commandement militaire n’auraient<br />

pas survécu ŕ cette révélation. Aprčs avoir brisé <strong>les</strong> liens de la CENSURE,<br />

la presse soviétique aura son mot ŕ dire lŕ-dessus. Et <strong>les</strong> barons communistes<br />

qui maintiennent pour le moment leurs positions dans <strong>les</strong><br />

républiques centra-siatiques auront ŕ répondre de l’effusion du sang de<br />

leurs compatriotes.<br />

Huit jours aprčs l’entrée en vigueur de la Loi sur la presse et<br />

l’abolition de la CENSURE préliminaire, nous avons lu dans la<br />

Literatournaa gazeta du 8 aoűt 1990 un article du journaliste et reporter<br />

Youri Rost qui sonnait le glas en mémoire des 214 victimes des heurts<br />

sanglants entre <strong>les</strong> Ouzbeks et <strong>les</strong> Kirghiz qui venaient d’avoir lieu dans<br />

la région d’Och, une ville dans <strong>les</strong> contreforts du Pamir. Les autres jour-

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!