LIvre au format PDF - Meta-noia

généité structurale de cette totalité est d’ordre purement
logico-matériel, c’est-à-dire posant la rationalité dans
l’équivalence de la logique mathématique et de la
matière. Dans cette totalité, la science procède analytiquement
et synthétiquement de façon unilinéaire, c’està-dire
articulant de proche en proche, dans la clarté, la
simplicité et la distinction, des enchaînements faciles et
rationnellement cohérents. Ce processus analytique et
synthétique s’opère par désarticulation d’une structure
logico-matérielle en éléments simples et par réarticulation
de ces éléments simples en structures complexes.
Dans une telle totalité soumise à un tel processus,
théorie et praxis, intelligibilité et technicité, s’impliquent
réciproquement jusqu’à se confondre et atteignent un
degré d’efficacité practico-théorique extraordinaire.
L’homme habite originellement un monde où chaque
objet est objet-d’un-projet. Donc objet d’une subjectivité.
Le logos poïétique dit dans la compromission du sujet et
de l’objet. Il est marqué par la projectivité. La science,
par contre, dissocie radicalement l’objet du sujet. Elle est
fondamentalement négatrice de cette projectivité. Elle se
veut strictement objective. Entre ces deux ordres de
l’objectivité et de la projectivité, il y a antagonisme.
L’objectivité ne retient que le fait en tant que neutre,
abstrait, général et universel. La projectivité privilégie
l’événement valorisé, concret, particulier et individuel.
Monde des choses contre monde des personnes. D’un
côté règne la nécessité rationnelle du déterminisme et
des lois. De l’autre côté joue l’indéterminisme de la
liberté en ses projets finalistes. Diachronie ici, synchronie
là. L’objectivité articule, désarticule et réarticule les
129