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tes prolonge le doute du côté de l'ontologie.
Il s'agit non pas de la vérité des choses abstraites, des
idées, des réalités pensées... mais de la réalité en ce
qu'elle peut avoir d'opaque. D'emblée Descartes se
trouve arrêté par l'antinomie entre deux sortes de
sciences, à savoir les sciences du concret comme la
physique ou la médecine et les sciences de l'abstrait
comme l'arithmétique et la géométrie. Deux mondes
épistémologiques radicalement différents. Les premières
portent sur des choses 'composées', c'est-à-dire des
choses dont la composition est complexe, de nature
différente de la pensée. Elles sont douteuses et
incertaines, c'est-à-dire l'accord entre elles n'est pas
immédiatement évident, et peut-être ne le sera jamais.
Les secondes sont certaines et indubitables qui restent
vraies même si le monde n'existait pas.
L'arithmétique, la géométrie, et les autres sciences de
cette nature, qui ne traitent que de choses fort simples et
fort générales, sans se mettre beaucoup en peine si elles
sont dans la nature, ou si elles n'y sont pas, contiennent
quelque chose de certain et d'indubitable. Car, soit que je
veille ou que je dorme, deux et trois joints ensemble
formeront toujours le nombre de cinq, le carré n'aura
jamais plus de quatre côtés;et il ne semble pas possible
que des vérités si apparentes puissent être soupçonnées
d'aucune fausseté ou d'incertitude. 1
La vérité est accord. Accord de l’esprit avec lui-même.
Accord de l’esprit avec l’autre que lui-même. Le grand
problème surgit avec cet 'autre', différent de l'esprit et
1 Méditations métaphysiques (§ 8)
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