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‘que dois-je faire ?’. Là où les naïves certitudes de
l’Aufklärung affirment ‘progrès’, Kant pose la question
‘que puis-je espérer ?’.
L’homme est-il désormais seul totalisateur d’un monde
en stricte autonomie immanente, nouant par sa raison à
la fois l’être, le sens et la valeur ? Il ne suffit pas de le
proclamer idéologiquement. Il faut pouvoir le fonder
critiquement. Car désormais tout recours à un référentiel
ou à un garant extra-humain est exclu. C’est donc au
possible humain de fonder le possible humain. Tâche de
Sisyphe ? Cercle vicieux ? L’Aufklärung n’a pas soupçonné
l’abîme, ou s’il l’a soupçonné, il n’a pas osé le
regarder en face. Les ténèbres derrière les ‘lumières’ !
Comment le pur possible humain fonde-t-il radicalement
le pur possible humain.
Tout possible humain commence nécessairement avec la
connaissance. Fonder le possible humain commence
donc par la fondation critique de la possibilité de
connaître. Critique de la raison théorique. Jusqu’ici le
renversement anthropocentrique n’était pas allé jusqu’au
bout de sa logique interne. Qu’elle fut empiriste ou
rationaliste, la connaissance humaine continuait à
graviter autour de son objet. On n’osait pas aller jusqu’au
bout du renversement copernicien. L’objet (de la
connaissance) se tenait toujours au centre et le sujet
(connaissant) gravitait autour. C’est l’objet qui restait
absolu et le sujet, relatif à lui.
Kant poussera jusqu’au bout cette logique. Si l’homme
est réellement central, le possible humain fondamental, à
savoir la connaissance, doit donc être centrale. Et c’est
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