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Ces deux échantillons d’une littérature alchimique innombrable,
le premier du dixième et le second du
seizième siècle, suffisent pour plonger le logos logique
dans l’extrême dépaysement épistémologique.
Il s’agit essentiellement de remonter vers l’engendrement
de la ’matière première’ issue de l’étreinte féconde entre
l’activité céleste et la passivité matérielle, et puis de descendre
comme le fait le mouvement producteur même de
la nature. En restant fidèle aux grandes sympathies de
l’univers et aux harmonies entre le macrocosme et le
microcosme humain. Remonter du plomb, par exemple,
jusqu’à ses principes et ses forces séminales, pour
redescendre ensuite la chaîne transmutatrice productrice
d’or. La ’pierre philosophale’ jouera le rôle d’une sorte de
catalyseur de la cause efficiente originaire. Tous les procédés
s’inscrivent variablement dans un tel schéma.
Le projet alchimiste n’est pas seulement reprise de la
nature matérielle, il est aussi vouloir de situer l’homme
dans son intégrité bio-astrale, en articulant euphoriquement
le lien entre les astres, les humeurs et la matière.
La santé du corps dépend de l’équilibre des quatre
humeurs que sont la bile jaune, le sang, la bile noire et le
phlegme, liés respectivement aux éléments matériels que
sont le feu, l’air, la terre et l’eau, d’une part, et aux
influences astrales des saisons, à savoir l’été, le
printemps, l’automne et l’hiver, d’autre part. Elle dépend
aussi du bon fonctionnement des fonctions vitales
causées par les trois sortes d’ ‘esprits’, les ‘esprits
naturels’ liés au foie, les ‘esprits vitaux’ liés au cœur et
des inventions (Paris, 1961, pp.215-217).
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