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apport à l’objet. Que veut dire: ce crayon est rouge ? Il
n’y a en soi ni ‘rouge’ ni ‘crayon’. Le ‘rouge’ ne peut donc
pas être ‘dans’ le crayon comme une qualité substantielle
dans une substance. Le crayon n’est pas rouge. Je ne le
vois rouge qu’à la lumière blanche. Il prend différentes
couleurs selon les différentes lumières qui l’éclairent. Le
crayon n’est rouge – pour moi – que dans un réseau
déterminé de conditions objectives. Que veut donc dire
scientifiquement que ce crayon est rouge ? Cet objet
matériel que j’appelle crayon, situé dans un champ de
lumière polychrome, réfléchit un rayonnement de 400
trillions de vibrations à la seconde. Ce rayonnement
produit dans mon système perceptif – qui est ce qu’il est
et pourrait être autre ! – une impression subjective que
j’appelle ‘rouge’. Le crayon n’est donc pas rouge.
Justement il refuse d’être rouge pour que je puisse le voir
rouge. Le rouge n’existe à proprement parler que comme
impression subjective.
L’énoncé: ce crayon est rouge, n’est donc pas faux. Mais
sa vérité a changé d’espace. Elle ne vise plus la ‘substance’.
Elle s’identifie à un rapport. Un pur rapport
mathématique mesurable et calculable. Cet exemple très
simple montre la rupture épistémologique opérée par la
science moderne qui ne vise plus des en-soi absolus
mais de pures relations. Mais son relativisme est aux
antipodes du scepticisme puisque ces relations sont des
fonctions mathématiques logiquement déterminables et
calculables. Ce sont des rapports constants, critiquement
indubitables qui s’imposent à tous les esprits, par-delà
leur singularité et leur subjectivité.
Il est aux antipodes également du dogmatisme. Sa vérité
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