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tifique ne se trouve-t-elle pas arrêtée devant la variété et
la complexité quasi infinies des aspects ? Comment
arriver à les faire dériver d’un petit nombre de principes
ou de notions premières ? Comment découvrir derrière
les données fuyantes de la sensation cet ensemble de
liaisons qui articulent rationnellement l’édifice logique ?
En d’autres termes, comment reprendre le multiple
concret jusqu’au point où il ne renferme plus aucun
élément étranger à la raison ?
Reposant sur l’observation sensible, les sciences
naturelles ne se trouvent plus en face d’une ’matière’ et
d’une ’forme’, pour reprendre la distinction aristotélicienne,
aussi translucides à la raison qu’en mathématiques.
La ’matière’ est constituée de données sensibles
concrètes, donc obscures. Ensuite ces données sont
soumises à une naissance, à un changement et à une
mort, donc au mouvement. Enfin, étant individuelles,
elles ne réalisent qu’imparfaitement la forme qui est
générale alors que les individus mathématiques reproduisent
exactement le genre et l’espèce dont ils font
partie. Il ne peut donc y avoir un rapport adéquat, mathématiquement
mesurable, entre forme et matière.
Logiquement il subsiste donc des obscurités. Dès lors la
nature a beau être regardée comme pénétrable par la
rationalité, jamais cette pénétration ne pourra se faire de
part en part. Pour qu’une science ’naturelle’ puisse, par la
suite, devenir possible il faudra que d’une façon ou d’une
autre les faits concrets, particuliers et multiples, objet des
sciences naturelles, soient ramenés au niveau du
général, de l’un et, partant, de l’idée abstraite, ce qui est
d’emblée le cas en mathématique.
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