LIvre au format PDF - Meta-noia

n’est plus ‘la’ Vérité - avec une majuscule ! Elle est la
vérité d’un rapport dont les termes sont reliés avec une
cohérence absolue. Non plus vérité absolue en soi, mais
vérité d’un rapport qui noue une articulation ou un
‘discours’. La science est un discours vrai. Sa vérité n’est
pas ontologique mais logique.
La certitude absolue est-elle nécessaire ?
Pour la plupart des sceptiques philosophiques, la personne
raisonnable se fie au caractère probable des choses
plus qu'aux certitudes absolues pour décider en quoi
croire. L'école de sceptiques de l'Antiquité, les Académiciens,
rejetait le dogmatisme métaphysique de ses
fondateurs et défendaient le probabilisme. C'est-à-dire
l'idée que le caractère probable sera plus utile que la
certitude absolue pour en arriver à des décisions
importantes. Il est intéressant de noter que ce sont les
dogmatistes, menés par Descartes et les rationalistes,
qui ont enrichi les mathématiques mais non pas la
physique, alors que ce sont les probabilistes, menés par
les Empiristes britanniques comme David Hume, qui ont
rendu possible la science empirique moderne.
Le seul domaine où le dogmatisme pourrait trouver une
justification aux yeux sceptiques est celui de la logique.
Le principe de contradiction voulant qu'un énoncé soit
vrai ou faux est considéré par de nombreux sceptiques
comme exact, mais vide de sens. Une telle vérité est
simplement formelle et ne révèle en effet rien à propos
du monde de l'expérience. Il en va de même du principe
d'identité. La plupart des sceptiques accepteraient sans
doute aussi le fait qu'il y a des vérités sémantiques, c'est-
240