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multiple, relatif, discontinu. Les ‘êtres’ scientifiques
dépendent de la méthode d’analyse. Les référentiels de
la science classique étaient absolus: un espace euclidien,
isotropique et homogène; un temps isochronique.
Ceux de la science récente sont relatifs. Un continuum
spatio-temporel non-euclidien. Plutôt, selon l’expression
d’Einstein, un ‘mollusque de référence’.
Pour la science classique, le déterminisme était réel et
absolu, une sorte de ‘destin’ régissant le monde. Le
déterminisme de la science récente s’identifie avec la
nécessité reliante des rapports, la nécessité d’un réseau
de fonctions mathématiques qui enserre le réel naturel.
Les maîtres mots, désormais, sont indéterminisme,
probabilité, incertitude.
Le processus de la science classique est absolument
déductif. Celui de la science récente est hypothéticodéductif.
Les principes absolus cèdent leur place à des
principes conventionnellement définis. La vérité tient
moins à la linéarité de la déduction et de l’induction qu’à
la construction cohérente et à l’axiomatique.
La science classique visait la vérité absolue et se voulait
l’explication réelle de la réalité. La science récente sait
que sa vérité n’est que relative et qu’elle n’est elle-même
qu’une construction de l’esprit, ou selon le mot d’Einstein,
une ‘création libre de l’esprit humain’. La science contemporaine,
dit Bachelard, est de plus en plus une réflexion
sur la réflexion.
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