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totalité pensable. Ainsi donc doit s’accomplir le
renversement ‘copernicien’ de l’être à la pensée. Une
nouvelle courbure de l’espace mental. Une nouvelle
gravitation de l’être.
Descartes, sans doute, n’ose pas encore aller du côté de
ces extrêmes. Il ne veut pas priver l’être de sa vérité
objective. Il doit encore exister objectivement une ‘nature
des choses’. Le ‘je pense’ ne peut pas être entièrement
enfermé dans sa subjectivité. Ma pensée, d’autre part,
est incapable de fonder entièrement sa propre vérité. Un
garant objectif est nécessaire. Comment, autrement,
distinguer la pensée fausse de la pensée vraie ? Dieu
reste donc garant de mes évidences. Il est aussi garant
de la réalité du monde.
Radicalisation du ‘je pense’ cartésien
Pour Descartes, le ‘cogito’ restait encore ontologiquement
en relation. Avec Kant le ‘cogito’ se clôt en son
absolue autonomie. Pour Descartes, il impliquait encore
la substance d’un ‘je’. Pour Kant, il tend à n’être plus que
pure structure. Pour Descartes, il ne signifiait encore
qu’un point de départ logique. Pour Kant, il signifie un
point de départ absolu. Pour Descartes, c’est l’être qui
restait encore législateur alors que pour Kant, c’est le
‘cogito’ qui devient législateur absolu. Pour Descartes, la
transcendance restait objectivement possible. Pour Kant,
elle se réduit à n’être plus que visée transcendantale.
La subjectivité fondatrice. Dans l’autonomie du sujet,
autour du ‘Je pense’ devenu législateur absolu, se clôt le
champ de la légalité. Seul le ‘dedans’ a consistance; le
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