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ce pour quoi elle est conçue. Si on s'arrange pour qu'un
cerveau ne puisse pas savoir qu'il est dans une cuve, il
ne pourra pas le savoir. Au départ je ne suis pas obligé
d'accepter le 'supposons'... La solution n'est pas dans la
cuve ni dans le cerveau... mais en dehors. Il faut sortir de
la cuve... L'expérience de pensée ne contraint que celui
qui y est entré. Je ne suis pas obligé d'entrer dans
l'histoire du malin génie ou du cerveau dans la cuve. Ce
refus est la preuve que je suis aussi ailleurs, c'est-à-dire
libre.
Si un cerveau dans une cuve affirmait « je suis un cerveau
dans une cuve », il ne dirait rien d'autre qu'un
mensonge. Il dirait en effet: je suis un cerveau qui me
vois dans une cuve. Ce qui n'est possible qu'en étant en
dehors de la cuve !, Mais penser l'expérience du cerveau
dans la cuve n'est-ce pas déjà être hors de la cuve ! On
pourrait ajouter: et hors du cerveau !
Les présupposés non vérifiés et sans doute non vérifiables
dans cette expérience de pensée sont nombreux.
Le processus mental à l'oeuvre est atomiste et mécaniste.
Est présupposée la réduction et l'identification de la
pensée au cerveau. La pensée serait logée dans le
cerveau comme le cerveau dans la cuve. Pourquoi ne
pas inverser l'expérience et imaginer la cuve dans le
cerveau ? Pourquoi commencer pas une 'pensée' abstraite
et non pas par cette pensée concrète qu'est l'émotion,
par exemple ? Comment savoir que notre expérience
perceptuelle serait la même s’il en était ainsi ?
L'expérience est artificielle et partant faussée. Elle part
d'un 'je' enfermé et d'un 'dehors' artificiellement séparés.
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