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On pourrait parler ainsi, avec Popper, de quelque chose
comme une épistémologie évolutionniste, la sélection
des hypothèses scientifiques relevant d'une sélection
naturelle identique à celle de l'évolution biologique.
Sélection naturelle darwinienne et sélection naturelle des
hypothèses sont identiques dans la mesure où toutes
deux mènent à l'élimination de l'erreur. En procédant par
élimination de l'erreur, la démarche scientifique, tout
comme l'évolution, permet de résoudre des problèmes
qui, la plupart du temps, n'apparaissent tout à fait clairement
qu'une fois résolus.
La méthode inductive est logiquement illégitime, car,
comme Hume l’avait déjà formulé, aucune série finie
d’observations ne peut permettre d’affirmer l’universalité
d’un phénomène observé.
Aucun résultat établi par la méthode inductive ne peut
jamais être sûr, il ne peut jamais qu’être probable. Dès
lors cette méthode peut-elle être 'scientifique' ? Rompant
avec le positivisme logique, pour Popper la scientificité
d’une méthode basée sur le primat de l’observation de
'faits bruts' est tout simplement un mythe. Pour lui c’est la
construction de théorie qui prime sur l’observation empirique.
L’homme, en effet, n’observe pas 'dans le vide'.
L’observation est toujours guidée par la théorie.
Notre connaissance, nous l'avons vu, procède essentiellement
par conjectures et réfutations, selon la méthode
des 'essais et erreurs'. L'esprit formule des hypothèses
sur le réel. L'hypothèse dirige l'expérience. L'expérience
juge l'hypothèse. L'originalité de Popper c'est d'affirmer
que l'effort scientifique n'est pas pour confirmer ces
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