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que l'esprit veut apprivoiser. Comment garantir un accord
possible ? La réponse semble venir d'elle-même. N'estce
pas Dieu, créateur et maître de tout, qui est l'ultime
garant de l'ultime non-contradiction ? N'ai-je pas en moi
une telle croyance d'un Dieu créateur et tout-puissant et
par qui j'ai été créé et produit tel que je suis ?
Or qui peut m'assurer que ce Dieu n'ait point fait qu'il n'y
ait aucune terre, aucun ciel, aucun corps, aucune étendue,
aucune figure, aucune grandeur, aucun lieu, et que
néanmoins j'aie les sentiments de toutes ces choses, et
que tout cela ne me semble point exister autrement que
je le vois ? Qui peut m'assurer que ce Dieu tout-puissant
- c'est-à-dire qui peut tout - n'a en fait rien crée de ce que
pourtant je crois exister tel que je le vois ?
D'autre part, je vois bien que les autres se trompent
parfois même dans les choses qu'ils pensent savoir avec
le plus de certitude. Ainsi il se pourrait que Dieu ait voulu
que je me trompe chaque fois même dans les choses les
plus faciles comme l'addition de deux plus trois ou le
nombre de côtés d'un carré.
Sans doute la souveraine bonté de Dieu ne permet-elle
pas que je sois trompé toujours. Mais qu'il puisse
permettre que je me trompe quelquefois cela est
possible. - Mais peut-être que Dieu n'a pas voulu que je
fusse déçu de la sorte, car il est dit souverainement bon.
Toutefois, si cela répugnerait à sa bonté, de m'avoir fait
tel que je me trompasse toujours, cela semblerait aussi
lui être aucunement contraire de permettre que je me
trompe quelquefois, et néanmoins je ne puis douter qu'il
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