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tion proprement dite, au-delà du sensible, de l'individuel
et du concret, se pense de moins en moins comme
'quelque chose'. Elle se définit de plus en plus comme
'mesure', comme 'relation', comme 'proportion'. Existence
intelligible à côté de l'existence spatiale. Vérité en face
de la réalité. Ces relations intelligibles se 'réaliseront' de
différentes façons. Les nombres des Pythagoriens. L'Etre
absolu des Eléates. Les Idées de Platon. Aristote sera en
réaction contre la réduction à une abstraction de l'esprit.
Pour lui seul l'être défini et individuel ‒ matière et forme ‒
est absolument réel. Reste que si tout ce qui tombe sous
les sens est mobile et divers, la réalité dernière doit être
une et immobile. Finalement les 'essences' pures restent
incontournables.
Le jugement vrai
La vérité appartient-elle déjà aux idées et aux représentations,
ou bien ne peut-il résider que dans le jugement,
c'est-à-dire dans l'affirmation ou la négation ? La
vérité n'est pas 'dedans'; elle ad-vient. Elle advient par un
acte. C'est dans le jugement seul que résident l'erreur et
la vérité proprement dites. Reste cependant le problème
du ressort fondamental du jugement. Spinoza rejette la
conception cartésienne, selon laquelle seul le jugement,
issu de la volonté, peut être vrai ou faux. Selon Spinoza,
chaque idée enveloppe sa propre affirmation, ce n'est
pas le fait de quelque libre arbitre extérieur à cette idée
singulière. Ainsi, je ne peux pas penser que 2 et 2 font 4
sans ipso facto l'affirmer.
Dans la mesure où l'activité de l'esprit et la réalité des
choses ne se recoupent pas a priori, il convient de
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