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– Ces hasards invoqués sont bien providentiels ! Car ici il
ne s’agit pas de gagner le gros lot en une fois. Il s’agit de
le gagner en permanence. Il s’agit de gagner sur une
multitude de tableaux qui se contredisent. Il s’agit de
gagner à long terme en ne cessant de perdre à court
terme.
– Pourquoi, en jouant, le désordre ne reste-t-il pas
indéfiniment désordre ?
– Le hasard sait mélanger. Il ne sait pas démêler. Pour
cela il faut une instance de discernement, c'est-à-dire
d'anti-hasard. D'où peut venir au hasard une telle
instance ?
Le hasard-mystère
– Ce n'est pas la matière qui appelle le hasard mais le
matérialiste. La possibilité d'invoquer le hasard ne peut
venir qu'à la fin. Or il est supposé expliquer le début.
– Il faut être Einstein pour oser la formule: "Le hasard,
c'est Dieu qui se promène incognito." Pourquoi le 'hasard'
ne serait-il pas un pseudonyme de la main de Dieu ?
Pourquoi la 'nécessité' ne serait-elle pas l'échiquier que
Dieu se donne pour jouer ?
– La science voudrait que le ‘hasard’ ait le dernier mot
dans l’infinie remontée de l’intelligence vers l’originaire
absolu. Cela, cependant, l’entraîne à passer du hasardcombinaison
au hasard-acte, c'est-à-dire créationnel ex
nihilo, du hasard opérationnel au hasard essentiel. Entre
ces deux hasards n'y a-t-il pas un infini ?
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