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Pour les Grecs, il existe donc de fait, non de droit, un
fossé jamais comblé, entre les mathématiques et les
sciences naturelles. Le processus scientifique des Grecs
se déploie dans un espace épistémologique statique,
dominé par le même. L’autre reste fondamentalement
étrange et étranger. Très audacieux, ils manqueront pour
tant d’audace. Le progrès de la science exigera encore
d’autres révolutions.
La difficile assomption du concret
par le logos scientifique
Avant que l’idée mathématique n’arrive à pétrir le réel
concret, les sciences de la nature trouvent leur intelligibilité
dans un espace épistémologique millénaire, un
véritable système, qu’on peut qualifier d’astro-bioanthropo-logique.
Un système qui est ’logie’ à sa manière,
’logie’ sous le régime du ’mythos’, c'est-à-dire
mythologie.
Ce système considère la totalité comme un grand
‘vivant’. L’homme projette anthropomorphiquement ses
affects dans l’univers. La totalité cosmique se noue de
façon anthropomorphe sur l’homme. Il y a participation
vitale entre le macrocosme et le microcosme, entre la
matière et l’homme. La révolution des astres englobe la
grande tétralogie des quatre saisons, des quatre
éléments du monde, des quatre humeurs essentielles,
des quatre qualités fondamentales...
Le système zodiacal, par exemple, noue les vivants aux
astres dans la symbiose d’une totalité organique. Les
liens de l’univers sont organiques. Les causes agissent
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