ETUDE SUR LES AGENTS SPORTIFS DANS L'UNION ... - KEA
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<strong>KEA</strong> – CDES – EOSE : Etude sur les agents sportifs dans l’Union européenne<br />
Il est à noter que certains responsables de fédérations nationales peuvent également jouer un rôle non<br />
négligeable dans la traite des sportifs en délivrant des lettres de sortie.<br />
Il faut par ailleurs signaler qu’à côté des clubs, de nouveaux acteurs contribuent au phénomène de<br />
traite des sportifs : des sociétés privées qui peuvent devenir propriétaires de joueurs de football – en<br />
particulier en Amérique du Sud – par le biais des droits fédératifs, et les vendre où bon leur semble<br />
sans que le sportif puisse choisir sa destination.<br />
3.2 Les associations sportives non affiliées<br />
Le nombre d’associations sportives qui ne sont pas officiellement affiliées aux fédérations nationales de<br />
football s’est multiplié en même temps que l’attrait des clubs européens pour leurs joueurs a grandi. A<br />
titre d’exemple, il y aurait actuellement à Accra, capitale du Ghana, 500 académies de football non<br />
affiliées et des milliers d’autres à travers le pays 209 . Elles sont souvent encadrées par des anciennes<br />
vedettes locales qui jouent un rôle important dans la détection et le recrutement des jeunes qui sont<br />
souvent issus de la rue et/ou des milieux défavorisés. Les jeunes sportifs qui y évoluent ne sont ni<br />
licenciés, ni répertoriés et se situent hors du cadre juridique ou administratif.<br />
Ces associations sont au centre des filières clandestines de transfert des joueurs à l'étranger. Leur<br />
fonctionnement échappe totalement au contrôle que les fédérations nationales de football exercent sur<br />
les clubs affiliés (lettre de sortie et suivi des joueurs) et à l'information qu'elles reçoivent sur tout<br />
transfert de joueur à l'étranger. Il existe de plus en plus d’alliances entre des agents européens non<br />
officiels (ou les collaborateurs/intermédiaires d’agents officiels) avec ces structures informelles de<br />
formation pour le transfert de jeunes joueurs.<br />
Leur finalité est, dans la majorité des cas, foncièrement mercantile, ce qui est aussi généralement le cas<br />
des centres de formation agréés.<br />
3.3 Les centres de formation agréés<br />
Dans de nombreux pays africains et sud-américains, des hommes d’affaires, en collaboration avec des<br />
anciens joueurs professionnels, ont créé des centres de formation dans certains de ces pays 210 .<br />
Beaucoup de ces centres de formation sont agréés par les fédérations nationales de football qui<br />
peuvent alors contrôler l’encadrement et le recrutement des joueurs. Cependant, l’agrément n’est pas<br />
gage de respect des conditions de formation. Par exemple, sur les 262 écoles de football ou centres de<br />
formation officiellement reconnus par la Fédération Ivoirienne de Football en 2007, le Directeur<br />
technique national ivoirien a indiqué que « en réalité, trois ou quatre de ces structures méritent<br />
l’appellation de centre de formation » 211 .<br />
Tout comme les associations sportives non affiliées, les centres de formation de certains de ces pays<br />
sont généralement spécialement destinés à alimenter les clubs européens.<br />
209 McDougall D., op.cit.<br />
210 Par exemple, le Centre malien Salif Keita de Bamako qui appartient à l'ancien joueur professionnel Salif Keita et<br />
l’Académie de Football d’Abidjan dirigée par Jean-Marc Guillou, ancien joueur professionnel de football français.<br />
211 Penda S., « Un trafic d’enfants en Côte d’Ivoire », BBC Afrique, Abidjan, 7 mars 2007.<br />
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