19.03.2014 Views

ETUDE SUR LES AGENTS SPORTIFS DANS L'UNION ... - KEA

ETUDE SUR LES AGENTS SPORTIFS DANS L'UNION ... - KEA

ETUDE SUR LES AGENTS SPORTIFS DANS L'UNION ... - KEA

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>KEA</strong> – CDES – EOSE : Etude sur les agents sportifs dans l’Union européenne<br />

Les avantages du paiement de la rémunération de l’agent par le club<br />

- Une garantie plus importante pour les agents d’être rémunérés. Plusieurs témoignages font état de<br />

difficultés rencontrées par des agents pour se faire payer par des sportifs. Nombreux sont les<br />

sportifs qui ne veulent pas payer leur agent. Dans le football notamment, les joueurs ont pour<br />

habitude de raisonner en « revenu net d’impôt ».<br />

- La logique économique veut que ce soit les clubs qui rémunèrent les agents. D’un point de vue<br />

purement économique, tous les acteurs ont intérêt à ce que les agents soient rémunérés par les<br />

clubs. Les sportifs, qui ne voient pas leur rémunération salariale amputée. Les clubs, qui paient<br />

moins de charges sociales que s’ils devaient verser un complément de rémunération aux sportifs<br />

pour payer leur agent (la prestation de l’agent à l’égard du club est considérée comme une<br />

prestation de services assujettie à TVA, donc moins coûteuse qu’une rémunération sous forme de<br />

salaire). L’agent enfin, qui peut compter sur la solvabilité du club.<br />

- La légalisation d’une pratique très répandue. La loi est relativement impuissante à combattre la<br />

logique économique qui préside au paiement des commissions par les clubs. Les contrats de<br />

médiation entre agents et sportifs restent souvent occultes ou parfois même tacites, et les agents<br />

peuvent être payés par les clubs sur la base de mandat souvent fictif. La défaillance du contrôle<br />

des autorités en la matière incite les acteurs à ne pas respecter la loi et à prendre des risques. La<br />

rémunération « légale » de l’agent par le club pourrait donc permettre une plus grande<br />

transparence et un meilleur contrôle de l’activité des agents sportifs et des commissions qu’ils<br />

perçoivent.<br />

2. Les modalités de rémunération de l’agent<br />

Dans la plupart des réglementations publiques ou privées, il n’est prévu aucune contrainte particulière<br />

quant au calcul de la commission de l’agent sportif. Ce sont dès lors les principes de liberté<br />

contractuelle et d’autonomie de la volonté des parties qui s’appliquent 125 .<br />

Tant qu’aucune réglementation ou législation particulière n’en a décidé autrement, le montant de la<br />

rémunération de l’agent est exclusivement le fruit d’un contrat passé entre ce dernier et le sportif/club. Il<br />

est alors forfaitaire ou en adéquation avec l’ampleur de l’activité de l’agent sportif 126 . La situation se<br />

complexifie lorsque les modalités de rémunération de l’agent sont fixées par des réglementations, qui<br />

se traduisent par de nombreuses disparités.<br />

Selon le règlement de la FIFA, la rémunération d’un agent mandaté par un joueur est calculée en<br />

fonction du salaire de base brut annuel du joueur, y compris la prime à la signature négociée par l’agent<br />

mais hors prestations supplémentaires telles que voiture et logement de fonction, primes de matchs<br />

et/ou toute autre prime et avantage aléatoire. L’agent et le joueur déterminent à l’avance, d’un commun<br />

125 Par ailleurs, il faut noter qu’en ne contraignant pas l’agent sportif à échelonner sur la durée du contrat du sportif la<br />

perception de ses commissions, ces règlements participent à l’instabilité de la relation contractuelle de travail à durée<br />

déterminée unissant les sportifs et les clubs. Nombre d’exemples attestent en effet que les agents sportifs ne sont alors pas<br />

dissuadés d’inciter les joueurs à rompre avant terme leurs contrats en vue de les faire engager par d’autres clubs pour<br />

bénéficier d’une nouvelle rémunération. Afin d’éviter de telles dérives, le Comité national olympique et sportif français<br />

(CNOSF) a proposé que la réforme en cours des textes relatifs aux agents sportifs prévoit que les honoraires de l’agent<br />

sportif soient perçus sur la durée effective d’exécution du contrat de travail du joueur et non sur sa durée effective théorique<br />

(Ensemble pour un sport européen, contribution du CNOSF sur le sport professionnel, CNOSF 2008, p.144).<br />

126 Il est toutefois possible d’imaginer qu’un juge s’octroie la possibilité, pour des considérations d’équité contractuelle, de<br />

vérifier que la rémunération contractuelle n’est pas disproportionnée par rapport au service rendu. Un tel pouvoir modérateur<br />

du juge est expressément prévu par plusieurs Codes civils nationaux.<br />

95

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!