19.03.2014 Views

ETUDE SUR LES AGENTS SPORTIFS DANS L'UNION ... - KEA

ETUDE SUR LES AGENTS SPORTIFS DANS L'UNION ... - KEA

ETUDE SUR LES AGENTS SPORTIFS DANS L'UNION ... - KEA

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>KEA</strong> – CDES – EOSE : Etude sur les agents sportifs dans l’Union européenne<br />

d’une activité normative qu’elle s’est reconnue le pouvoir d’exercer à l’égard de l’activité économique<br />

des agents de joueurs, est indifférente pour l’application de l’article 82 CE dès lors que la FIFA est<br />

l’émanation des associations nationales et des clubs, acheteurs effectifs des services des agents de<br />

joueurs, et qu’elle agit par conséquent sur ce marché par l’intermédiaire de ses membres.<br />

S’il a admis une position dominante collective de la FIFA sur le marché des agents de joueurs, le<br />

tribunal a considéré en revanche qu’il n’y avait pas d’abus de position dominante. Ainsi, bien que la<br />

Commission européenne ait considéré à tort que l’article 82 CE n’était pas applicable, les autres<br />

conclusions contenues dans la décision attaquée, selon lesquelles les dispositions les plus restrictives<br />

de la réglementation en cause avaient été supprimées et le système de la licence pourrait bénéficier<br />

d’une décision d’exemption au titre de l’article 81§3 CE, conduisaient, par voie de conséquence, à<br />

conclure à l’absence d’infraction au titre de l’article 82 CE.<br />

Il résulte de tout ce qui précède que la Commission européenne n’a pas commis d’erreur manifeste<br />

d’appréciation en décidant de rejeter la plainte de M. Piau.<br />

Par une ordonnance du 23 février 2006, la CJCE a rejeté le pourvoir formé par M. Piau contre l’arrêt du<br />

TPICE analysé ci-dessus 291 .<br />

Enseignement principal de l’affaire Piau<br />

Sous réserve de l’appréciation de sa légitimité (question qui n’a pas été tranchée dans l’arrêt Piau),<br />

l’existence d’une réglementation privée imposant la possession d’une licence pour exercer l’activité<br />

d’agent sportif peut s’avérer compatible avec les règles du droit communautaire de la concurrence.<br />

En effet, bien que constituant une entorse à la libre concurrence, une telle réglementation peut être<br />

exemptée de l’interdiction prévue par les règles communautaires de concurrence dès lors qu’elle<br />

poursuit des objectifs légitimes et que les restrictions qu’elle comporte sont proportionnées au regard<br />

de ces objectifs.<br />

2. Les limites de l’arrêt Piau<br />

L’arrêt du TPICE semble valider le règlement de la FIFA gouvernant l’activité des agents de joueurs<br />

dans sa version de 2001. Sa portée juridique doit toutefois être relativisée à plusieurs égards.<br />

2.1. Une analyse portant exclusivement sur les règles communautaires de concurrence<br />

Tout d’abord, il faut souligner que l’arrêt se limite à apprécier la compétence normative de la FIFA sous<br />

l’angle exclusif du droit de la concurrence, sans égard aux considérations relatives à la base juridique<br />

permettant à la FIFA d’exercer une telle activité réglementaire.<br />

Même si cela ne relevait pas de ses attributions, le tribunal a sur ce point émis de sérieux doutes quant<br />

à la légitimité dont dispose une fédération sportive internationale telle que la FIFA pour édicter une<br />

réglementation pouvant affecter une activité économique périphérique à l’activité sportive, en<br />

l’occurrence celle d’agent sportif ; le tribunal relève ainsi, dans ses considérants 76 et 77, que « l’on<br />

peut s’interroger sur le pouvoir normatif que s’attribue une organisation privée comme la FIFA dont le<br />

but statutaire premier est la promotion du football ». Il ajoute que « le principe même de la<br />

réglementation d’une activité économique ne concernant ni la spécificité sportive ni la liberté<br />

d’organisation interne des associations sportives, par un organisme de droit privé dépourvu de toute<br />

291 CJCE, ord. du 23 février 2006, aff. C-171/05 P.<br />

159

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!