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LA DIASPORA GRECQUE A PARTIR DU PIREE : UNE APPROCHE DEMOGRAPHIQUE
ont permis la formation d’une élite de négociants et d’intellectuels qui a connu son
apogée au XIX e siècle. Ces villes cosmopolites ont joué un rôle de carrefour pour la
diaspora grecque tout comme pour d’autres diasporas, en particulier la diaspora
arménienne. Elles constituent des villes polyglottes où coexistent des individus
d’origines diverses. Les différentes communautés ethniques ne sont pas simplement
juxtaposées, mais elles entretiennent des rapports étroits principalement fondés sur
les réseaux commerciaux. Dans le cadre de la diaspora, des communautés grecques
très dynamiques se constituent généralement autour d’une église orthodoxe et donnent
naissance à des paroikiès. La paroikia a pour fonction de représenter la population
grecque auprès des autorités de la ville. Cette communauté n’est pas coupée de
son milieu d’origine puisqu’elle entretient des relations avec les autres communautés
grecques de la Méditerranée. En outre, comme dans toutes ces communautés qui
vivent à l’étranger, une école grecque est souvent construite qui permet la diffusion
de la culture grecque et la transmission de la langue grecque et de la religion orthodoxe.
Par ailleurs, nous avons constaté que la plupart des candidats à l’émigration
depuis le Pirée évoluent dans le milieu du négoce. Cela ne doit pas nous étonner
outre mesure. Ces individus émigrent afin de développer, à l’étranger, leur activité
commerciale. Ils n’émigrent pas par hasard puisqu’ils sont déjà intégrés dans des
réseaux de négociants. Ils ne partent pas à l’aventure et ils ont de nombreux
contacts dans les ports qui les accueillent. Tous ces négociants sont assurément bien
insérés dans des réseaux. Souvent, une partie de leur famille est déjà installée depuis
plusieurs années dans leur lieu de destination, ce qui leur permet une intégration
rapide dans la société qui les accueille, mais pas une assimilation 4 .
4 Les études sur la diaspora grecque sont nombreuses. On peut citer les travaux suivants :
Christos Hadziiossif, La Colonie grecque en Égypte (1833-1856), Thèse de doctorat, université
Paris IV, 1960 ; Olga Katsiardi-Hering, Η ελληνική παροικία της Τεργέστης (1751-1830)
[La paroikia grecque de Trieste 1751-1830], Athènes, 1986 ; Gelina Harlaftis, «Το εμποροναυτιλιακό
δίκτυο των Ελλήνων της Διασποράς και η ανάπτυξη της ελληνικής ναυτιλίας τον 19 ο
αιώνα : 1830-1860» [Le réseau maritime et marchand des Grecs de la diaspora et l’essor de
la marine grecque au XIX e siècle], Μνήμων, 15, 1993, pp. 69-127 ; Efthymios Souloyiannis, Η
Ελληνική Κοινότητα Αλεξάνδρειας 1843-1993 [La Communauté grecque d’Alexandrie 1843-
1993], Athènes, 1994 ; Vassilis Kardasis, Έλληνες ομογενείς στη Νότια Ρωσία 1775-1861
[Les Grecs du Sud de la Russie 1775-1861], Athènes, 1998 ; Anna Mandylara, The Greeks in
Marseille, 1816-1900 : Ressources and Strategies of a Business Community, Ph. D. thesis, Florence,
1998 ; Lina Ventoura, Έλληνες μετανάστες στο Βέλγιο [Émigrés grecs en Belgique],
Athènes, 1999 ; Efthimios Souloyiannis, Η Ελληνική Κοινότητα του Καΐρου (1865-2001)
[La communauté grecque du Caire (1865-2001)], Athènes, 2001 ; Matoula Tomara-Sideri, Α-
λεξανδρινές οικογένειες : Χωρέμη-Μπενάκη-Σαλβάγου [Familles alexandrines : Choremi-
Benaki-Salvagou], Athènes, 2004 ; Ioanna Laliotou, Διασχίζοντας τον Ατλαντικό : η ελληνική
μετανάστευση στις ΗΠΑ κατά το πρώτο μισό του εικοστού αιώνα [En traversant
l’Atlantique : l’émigration grecque aux États-Unis dans la première moitié du XX e siècle],
Athènes, 2006 ; Matoula Tomara-Sideri, Οι Έλληνες του Καΐρου [Les Grecs du Caire], Athènes,
2007.
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