DIGITHÈQUE - Université Libre de Bruxelles

170 JACQUES VAN MIEGHEM
vations au sol est satisfaisante, trop souvent les sondages aérologiques
sont rares ou n'atteignent pas l'altitude requise;
moins de vingt pour cent de la masse totale de l'atmosphère est
explorée d'une manière adéquate à l'aide de sondes aérologiques.
Tant qu'il ne sera pas remédié à cette insuffisance
manifeste du réseau d'observation, il n'est pas raisonnable
d'espérer une amélioration sensible dans la qualité des prévisions
du temps ni dans leur durée de validité.
Les progrès énormes que la science et la technique viennent
d'accomplir en peu de temps ont rendu possible une
conception nouvelle et hardie de la météorologie. Parmi les
découvertes récentes les plus importantes, citons : les instruments
de télémesure (radiosondes suspendues à des ballonssondes
ou parachutées de fusées, radiothéodolites, radars,
etc.) qui, en principe, permettent de mesurer à chaque instant,
n'importe où dans l'atmosphère, les valeurs de tout paramètre
météorologique; les satellites météorologiques desquels on peut
observer l'atmosphère par le haut; les satellites de communication
qui permettent de localiser, dans l'espace et dans le temps,
des ballons à plafonnement en vue de déterminer les courants
atmosphériques et aussi de recueillir et de diffuser les signaux
émis par des instruments automatiques installés à la surface
du globe ou suspendus à des ballons-sondes ou à des ballons
à plafonnement; les calculatrices électroniques enfin, grâce
auxquelles on parvient à traiter, dans le temps requis, le
volume énorme des observations recueillies chaque jour.
Ces progrès étonnants vont permettre aux météorologistes
de réaliser, à brève échéance, un vieux rêve, un rêve qui date
des débuts de la météorologie synoptique (fin du XVIIIe siècle),
celui d'établir un système global d'observation vraiment mondial,
c'est-à-dire un système capable d'explorer à tout moment
toutes les couches de l'atmosphère, partout à la surface du
globe. L'établissement d'un réseau qui réponde à ces deux
conditions est, de tous les objectifs de la Veille météorologique
mondiale, celui qui est le plus fascinant et aussi le plus prometteur.
Le plan de la Veille météorologique mondiale [8], adopté
par le cinquième Congrès de l'Organisation météorologique
mondiale en avril de cette année, comprend cinq éléments
essentiels: un réseau mondial de stations capable d'observer