DIGITHÈQUE - Université Libre de Bruxelles

BIBLIOGRAPHIE 285
M. Montils, directeur de l'Office belge du Commerce extérieur, tire
les leçons de l'expérience acquise dans les relations commerciales entre
la Belgique et les pays de l'Est. II passe en revue les principaux motifs
qui justifient un intérêt accru vis-à-vis de ces pays, et les actions entreprises
par la Belgique: missions économiques, foires internationales ...
La position de la Belgique dans ce domaine est bien inférieure à celle de
ses partenaires occidentaux. M. Monfils expose les motifs de cette insuffisance
et préconise les mesures qu'il conviendrait d'adopter pour y remédier.
II attire spécialement l'attention sur l'importance du problème des
crédits consentis aux pays de l'Est qui prend dans certains cas le pas
sur des considérations d'ordre technique ou des éléments de prix.
M. E. Kamenov, membre correspondant de l'Académie des Sciences
de Bulgarie, aborde certains problèmes des relations économiques de
la République de Bulgarie avec les pays membres du Marché commun.
La moitié environ du commerce extérieur de la Bulgarie avec les pays
capitalistes s'effectue avec les six pays membres de la Communauté. II
fait cependant remarquer que pour la période 1958-1964, la part relative
des Six dans les échanges internationaux des pays de l'Est a diminué.
Les causes de cette diminution doivent être recherchées dans les changements
des conditions économiques provoquées par l'instauration du
Marché commun. Il cite le problème général de la discrimination à
laquelle sont assujetties les marchandises des pays tiers importées dan.;
la C.E.E. L'établissement d'un tarif extérieur commun sur base de la
« moyenne arithmétique » des tarifs en vigueur a signifié l'augmentation
des droits de douane pour la plupart des marchandises effectivement
exportées par la Bulgarie (tomates, raisins, tabac ... ). L'établissement
d'une politique agricole commune et la réorganisation du marché des
produits agricoles ont été particulièrement défavorables. Le régime des
contingentements, l'imposition de taxes compensatoires, les listes de marchandises
- dites stratégiques - entravent les échanges commerciaux.
Les exposés ont été suivis de débats qui ont mis en lumière les
difficultés qui existent de part et d'autre pour une intensification et une
régulation des échanges commerciaux.
Le colloque a été clôturé par M. R. Rifflet, administrateur-directeur
du Centre national d'étude des problèmes de sociologie et d'économie
européennes. Dans ses conclusions, il souligne le caractère éminemment
souhaitable d'une extension des rapports commerciaux Est-Ouest, pour
des raisons à la fois économiques et politiques. Les problèmes à résoudre
lui paraissent être de trois ordres: techniques, technico-politiques, politiques.
Parmi les questions techniques, le conférencier mentionne la signification
différente des prix à l'Est et à l'Ouest, qui pose toutes les questions
relatives aux cOllts comparés, aux prix équitables, au dumping,
à la concurrence loyale. Toute solution valable doit se fonder non sur
une appréhension dogmatique des problèmes mais sur la prise en considération
réciproque des intérêts essentiels, en veillant à un certain
équilibre des inconvénients et des avantages. Un autre problème technique
est le manque de convertibilité monétaire qlli empêche de parvenir
à la multilatéralité des échanges.
Passant aux difficultés technico-politiques, M. Rimet examine la question
essentielle du remplacement de la politique des contingentements
et restrictions quantitatives par une libération relative des échanges.
Les limites de cette libération sont à l'Est, les impératifs du plan, à