DIGITHÈQUE - Université Libre de Bruxelles

SÉANCE DE RENTRÉE DU 4 OCTOBRE 1967 27
tive au moins de sa réceptivité particulière, de la réactivité
propre à son âge.
A côté de ces activités des cercles d'étudiants, il est une
autre occasion de contact, partant, de possibilité de compréhension.
C'est le jeu des commissions consultatives, voire de
commissions délibératives auxquelles participent des étudiants.
Les occasions et les moyens existent donc. Pourtant, la
situation n'est pas tellement aisée. Le travail de telles commissions
ne va pas sans une confiance mutuelle, ne va pas non plus
sans une certaine forme qui, pour certains jeunes au moins, est
précisément ce qu'ils regrettent a priori. Que nous soyons,
dans leur esprit, qualifiés en des termes assez irrespectueux, ce
n'est certes pas pour faciliter les choses. Mais ayons le courage
de reconnaître qu'entre le ( croulant» de nos jours et le « barbon»,
le vieillard de quarante ans de Molière, il n 'y a pas tellement
de différence et la chose, de notre côté au moins, ne justifierait
pas le refus du dialogue. Ou bien nous renonçons à
croire en la vertu de notre propre expérience, ou bien nous
accepterons qu'elle ne soit pas jugée, de prime abord, comme
garante de cette vertu sans l'épreuve de la discussion.
A nous qui prétendons - et cela me semble juste - mieux
connaître et mesurer mieux cette communauté dans laquelle
nous avons passé tant d'années, à nous de bien réaliser qu'il
n'y a pas de cOlnlllunauté sans participation. N'acceptons donc
pas seulement, sollicitons cette participation.
Cela veut-il dire cogestion P N' em ployons pas les mots qui
font peur, ou plutôt, ne tombons pas dans le piège qui nous
conduirait à discuter de mots plutôt qu'à discuter de problèmes.
Si le mot cogestion est - et c'est au moins mon opinion
- un mot-piège, le problème que j'ai esquissé n'en
existe pas moins, et comment l'étudier dans une communauté
sinon par un dialogueP Comment l'étudier dans une communauté
comme la nôtre, sinon par un dialogue confiantP Il faut
donc bien mettre à l'épreuve les diverses confiances que j'ai
citées : la confiance dans les structures, même quand on tente
de les réformer, la confiance dans les hommes, tant pour
l'enseignement que pour l'examen, la confiance enfin dans les
règles et l'utilité d'une saine discipline.
Pour mettre à l'épreuve ces formes de la confiance, les
cercles estudiantins nous offrent une double voie d'approche.