DIGITHÈQUE - Université Libre de Bruxelles

BIBLIOGRAPHIE 279
gation qui conduisent l'auteur à dégager l'essentiel, à savoir la tendance
de la société industrielle étudiée à valoriser les qualités que l'on trouve
habituellement chez l'homme (ex. la force physique) et à ne pas valoriser
les qualités que l'on trouve habituellement chez la femme (ex. la rapidité
et la précision des mouvements).
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En résumé, l'auteur nous décrit la situation de la femme dans une
vie professionnelle bien limitée: à tout égard, elle y occupe une position
inférieure. Cette situation est somme toute fort semblable à celle que
nous retrouvons un peu partout de par le monde. Ici apparaît tout le
mérite du livre qui déborde largement du cadre de l'enquête. Il s'inscrit
dans la prise de conscience de l'inégalité de valeur accordée à 1 'homme
et à la femme. Or, l'égalité de valeur de l'homme et de la femme, n'est-ce
pas la condition de leur respect mutuel P Quoi qu'il en soit, Madeleine
Guilbert, par son analyse, montre que sur le plan professionnel et en ce
qui concerne les hommes et les femmes, il peut y avoir deux poids et
deux mesures.
Serge WITTEVEEN.
Guy SPITAELS et Danilo KLARIC, La réservation d'avantages aux travailleurs
syndiqués. Armistice ou temps nouveaux dans les relations
industrielles? Editions de l'Institut de Sociologie, Université Libre
de Bruxelles, 1966, 215 pages.
Dans une première partie de cet ouvrage d'une grande clarté, les
auteurs retracent les étapes historiques de l'adoption de clauses réservant
des avantages aux seuls travailleurs syndiqués par les parties signataires
des conventions collectives. Depuis le 23 avril 1954, date de la conclusion
de la première convention nationale octroyant de tels avantages aux
ouvriers du secteur du ciment, le mouvement a été s'amplifiant. Après
les secteurs du gaz et de l'électricité, du pétrole, des industries chimiques
et des mines, la diffusion de la « prime syndicale» a trouvé
son développement le plus important au cours des années 1963 et 1964,
vraisemblablement sous l'impulsion de l'accord national de programmation
sociale interprofessionnelle conclu le 11 mai 1960 entre les
employeurs et les syndicats.
Une évolution intéressante caractérise les prises de position patro-"
nales et syndicales à l'égard du principe de la réservation d'avantages
aux seuls syndiqués. La nette opposition patronale de départ vis-à-vis
d'une formule impliquant une contrainte en vue de l'affiliation à un
syndicat a fait place à une acceptation officieuse du principe, dès lors
qu'il était assorti de certaines garanties de paix sociale, de non-discrimina
tion entre les travailleurs sur le plan de l'entreprise et d'octroi
d' « avantages» obligatoirement inférieurs à la cotisation syndicale. Au
sein des organisations syndicales, les avis étaient partagés entre les
défenseurs d'une liberté intégrale d'association et les partisans de « la
conclusion de conventions grâce auxquelles les non-syndiqués seraient
amenés à accomplir leur devoir de solidarité)) (1). Toutefois, dès 1962.
(1) G. SPITAEI-S et D. KLARIC, La réservation d'avantages aux travailleur.
syndiqués, p. 39.