DIGITHÈQUE - Université Libre de Bruxelles

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moment où le financement intergouvernemental est décidé,
comme ce fut le cas pour le Concorde.
Il paraît également important que les gouvernements se
mettent d'accord au départ d'un programme sur les objectifs
concrets qui lui sont assignés. S'il s'agit de centrales électriques
nucléaires ou d'avions, il faut un plan d'achat pour
l'ensemble des réseaux. S'il s'agit d'ordinateurs ou de satellites
de télévision, il faut un engagement collectif de soutenir
l'entreprise commune en lui assurant la clientèle des Etats.
A côté des grands prototypes, un rôle évident des institutions
européennes est de construire et d'exploiter les grands
instruments d'essais': accélérateurs de particules, réacteurs
d'essai, chambres de simulation spatiale, etc. et de réunir en
un même Heu de grandes équipes de chercheurs dans des
domaines spécifiques oll il apparaîtrait à l'évidence que le
gigantisme est indispensable au rendement ou à l'efficacité .• Ce
diagnostic doit être fait avec prudence, évidemment.
A côté du financement international des grandes actions
d'entraînement et des grands équipements européens, les gouvernements
nationaux demeureront cependant le principal
bailleur de fonds de la science et de la technologie. Ils accorderont
à leurs industries et à leurs centres des contrats pour
toutes les recherches dont la dimension est restée accessible aux
nations. Mais il est souhaitable que les gouvernements s' organisent
pour confronter leurs projets, afin de renoncer spontanément
aux duplications et de combler les lacunes (9). Il sera
possible de coordonner et peut-être d'unifier la politique
d'achats des secteurs publics nationaux autour des matériels
dont les projets auront été agréés par tous à l'occasion de la
confrontation des programmes. Celle-ci sera aussi l'occasion
d'amener des équipes nationales qui travaillent sur des sujets
voisins à accorder leurs violons.
(9) En matière de petites fusées spatiales, la confrontation a eu lieu
tardivement. Elle a montré que la Grande-Bretagne et la France développaient
simultanément deux fusées concurrentes de la classe Scout (100 kg
en orbite basse) mais que l'Europe ne disposait d'aucune fusée de la
classe Thor Delta (300 kg en orbite basse).