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DIGITHÈQUE - Université Libre de Bruxelles

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LA RÉVOLUTION LIBÉRALE DE PIERO GOBETrI 401<br />

tains s'éveillent, nous réclamons le bourreau pour qu'on puisse<br />

y voir clair C). »<br />

La politique pour Gobetti était une religion parce qu'il<br />

croyait que les hommes comme les nations n'existent que par<br />

la liberté: « Le problème italien n'est pas un problème d'autorité,<br />

mais d'autonomie: l'absence d'une vie libre fut à travers<br />

les siècles l'obstacle fondamental pour la création d'une classe<br />

dirigeante, pour la naissance d'une activité économique<br />

mo<strong>de</strong>rne et d'une classe <strong>de</strong> techniciens éclairés C')· »<br />

C'est parce qu'elle avait créé une classe dirigeante <strong>de</strong><br />

techniciens éclairés que GobeUi voyait dans la révolution russe<br />

une révolution libérale. Pour lui les vraies révolutions étaient<br />

toujours libérales, le fascisme étant le type même <strong>de</strong> la contrerévolution,<br />

barrage inepte que l'inertie oppose au déferlement<br />

<strong>de</strong>s énergies nouvelles. Sa collaboration à l'Drdine Nuovo du<br />

philosophe communiste Gramsci n'étonnera pas quand on sait<br />

qu'il voyait dans la lutte <strong>de</strong>s classes le levain du progrès politique<br />

et dans le marxisme actif l'élixir <strong>de</strong> jouvence du capitalisme<br />

: « Le système bourgeois au lieu <strong>de</strong> s'acheminer vers<br />

son déclin sera vivifié précisément par les conspueurs et les<br />

fossoyeurs <strong>de</strong> la bourgeoisie... dans la lutte messianique <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux principes idéaux, l'un vivant en tant que rêve et l'autre<br />

en tant que réalité économique et politique, l'histoire n'admet·<br />

pas <strong>de</strong> solution <strong>de</strong> continuité et se sert <strong>de</strong>s mythes, <strong>de</strong>s fois et<br />

<strong>de</strong>s illusions pour renaître en sa pérennité. C'est avec cette<br />

confiance que le libéral observe la lutte ouverte <strong>de</strong>s classes et<br />

<strong>de</strong>s partis: qui sait combattre est digne <strong>de</strong> liberté CS). »<br />

Libéralisme et marxisme formaient pour Gobetti un couplage<br />

dialectique réciproquement bénéfique: « Le libéralisme<br />

a perdu son efficacité parce qu'il s'est montré incapable <strong>de</strong><br />

comprendre le problème <strong>de</strong> l'unité. Le cléricalisme après avoir<br />

chanté le requiem <strong>de</strong> l'idée libérale, s'est éteint dans le parti<br />

qui poursuit à travers une praxis démocratique <strong>de</strong>s buts<br />

conservateurs. Le socialisme qui recélait <strong>de</strong>s éléments propres<br />

à enfanter l'avenir\ a montré <strong>de</strong>vant l'action la pauvreté <strong>de</strong><br />

ses attitu<strong>de</strong>s et a exprimé en Turati son impuissance <strong>de</strong> parti<br />

<strong>de</strong> gouvernement. Il a accepté l'héritage d'une démocratie cor-<br />

(1) P. GOBETTI, La Rivoluzione Liberale, p. 186.<br />

(.) Ibid., p. 26.<br />

(5) Ibid., p. 158.

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