DIGITHÈQUE - Université Libre de Bruxelles
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466 BIBLIOGRAPHIE<br />
rendre l'Alsace-Lorraine et favoriser son expansion en Afrique du Nord.<br />
La réussite du gambettisme « atteignit son apogée avec la victoire <strong>de</strong><br />
1918 qui, tout en augmentant l'étendue <strong>de</strong> l'empire colonial et en lui<br />
rendant les provinces perdues, semblait affermir le régime» (p. 114).<br />
M. Jean Craeybeckx examine Les débuts <strong>de</strong> la révolution industrielle<br />
en Belgique et les statistiques <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong> l'Empire (pp. 115-144). On<br />
constate en Belgique une croissance discontinue à partir <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong><br />
l'Ancien Régime. On se contente d'abord d'améliorer les anciennes<br />
techniques. Dans la sidérurgie, les nouveaux procédés n'ont été introduits<br />
qu'à la fin du régime hollandais. « Loin d'avoir été un pays<br />
économiquement retardé, nos régions apparaissent comme la partie <strong>de</strong><br />
l'Empire la plus fortement et la plus harmonieusement développée. Dans<br />
la plupart <strong>de</strong>s cas, on a construit sur <strong>de</strong>s bases déjà soli<strong>de</strong>ment établies<br />
à la fin <strong>de</strong> l'Ancien Régime. Grâce à l'introduction du machinisme par<br />
<strong>de</strong>s hommes entreprenants et audacieux dans plusieurs branches <strong>de</strong><br />
l'industrie textile, Verviers et surtout Gand ont fait un grand bond en<br />
avant. Il faudrait faire une étu<strong>de</strong> plus approfondie <strong>de</strong> l'application du<br />
machinisme aux mines et à diverses autres branches <strong>de</strong> l'industrie. Si<br />
l'Empire et plus spécialement le Blocus continental ont stimulé certaines<br />
industries et même provoqué <strong>de</strong>s réveils inattendus mais passagers, ils<br />
ont aussi freiné d'autres branches et même précipité la déca<strong>de</strong>nce, souvent<br />
inévitable, <strong>de</strong> certaines d'entre elles. Le jugement sur ce premier<br />
démarrage <strong>de</strong> la révolution industrielle <strong>de</strong>vra donc être fort nuancé<br />
(p. 144).<br />
M. Domenico Demarco s'occupe d'Un projet <strong>de</strong> banques en province<br />
dans le Royaume <strong>de</strong> Naples à la veille <strong>de</strong> la Révolution française (pp. 145-<br />
161). Au xvn:.e siècle, le Royaume <strong>de</strong> Naples manquait d'instituts <strong>de</strong><br />
crédit. Un auteur anonyme propose en 1789 d'instituer <strong>de</strong>s banques en<br />
province qui auraient servi, comme celles <strong>de</strong> Naples, <strong>de</strong> « dépôt», <strong>de</strong><br />
« circulation» et <strong>de</strong> « gages ». Ces banques auraient eu un intérêt tout<br />
particulier à favoriser l'amélioration <strong>de</strong> l'agriculture et <strong>de</strong> l'industrie;<br />
elles auraient pu s'occuper <strong>de</strong> loyers, d'adjudications, <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s œuvres<br />
d'utilité publique, <strong>de</strong> rentes viagères; elles se seraient réglées d'après les<br />
banques publiques napolitaines. L'auteur anonyme prévoit certaines<br />
difficultés pour la réalisation <strong>de</strong> ce projet : difficulté <strong>de</strong> faire accepter le<br />
principe <strong>de</strong> la solidarité internationale; répartition <strong>de</strong>s bénéfices entre<br />
actionnaires et déposants, etc. On ne <strong>de</strong>vait cependant pas craindre un<br />
monopole commercial <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s banques. Enfin, l'auteur anonyme<br />
envisageait les systèmes <strong>de</strong> votes, les propositions d'actions et <strong>de</strong> dépôts<br />
collectifs, la péréquation économique régionale d'œuvres publiques et<br />
concluait sur la nécessité d'augmenter la richesse nationale.<br />
M. Robert Demoulin traite <strong>de</strong> Léopold Il et le Grand-Duché <strong>de</strong><br />
Luxembourg au printemps <strong>de</strong> 1867 (pp. 163-189). Après Sadowa et la<br />
dissolution <strong>de</strong> la Confédération germanique en 1866, le sort du Luxembourg<br />
préoccupe les chancelleries. En mars 1867, <strong>de</strong>s rumeurs envisagent<br />
une cession <strong>de</strong> ce territoire à la France. Au début d'avril, Léopold II<br />
pense à profiter <strong>de</strong> la rivalité franco-prussienne pour obtenir la restitution<br />
du Luxembourg à la Belgique. Il se rend à Paris et à Berlin pour y<br />
exposer son plan. Il cherche aussi à se concilier les Luxembourgeois. Il est<br />
même disposé à payer une large in<strong>de</strong>mnité au Roi <strong>de</strong>s Pays-Bas. Mais, au<br />
début <strong>de</strong> mai, Léopold II doit abandonner son projet. « Il avait livré un<br />
premier grand combat sur le champ <strong>de</strong> bataille <strong>de</strong> la diplomatie. La<br />
leçon ne fut pas oubliée. Elle lui servit lorsqu'il nourrit <strong>de</strong>s <strong>de</strong>sseins plus