DIGITHÈQUE - Université Libre de Bruxelles

LA MÉTÉOROLOGIE À L 'HEURE DES SATELLITES ARTIFICIELS 197
forte et A est minimal et E maximal au nord et au sud de cette
zone, dans les zones tropicales et subtropicales des deux hémisphères,
où la nébulosité est très faible (ceinture des hautes
pressions subtropicales). Les déserts font évidemment exception
à cette règle. D'une manière générale, à partir des parallèles
d'environ 20° N et S, A augmente et E diminue vers les
pôles. Les moyennes zonales de A et de E, déduites des cartes
mensuelles pour les quatre périodes précitres, sont représentées
graphiqlH'nlent en fonction de la latitude aux figures 14
et 15 que M. Winston m'a fort aimablement autorisé à reproduire
avant leur prochaine publication dans World Survey of
Clirrwtology. Les gradients de A et E dans le sens des méridiens
sont les plus forts aux latitudes tempérées les moins élevées,
c'est-à-dire précisément là où le caractère barocline de la troposphère
inférieure est le plus accusé.
Si, au lieu de cartes mensuelles du rayonnement infrarouge
émis par le système Terre-atmosphère, on analyse des
cartes journalières, on constate que la configuration des lignes
d'égale énergie émise, exprimée en 10- 3 cal cm- 2 min-\ ressemble
étrangement à celle des isobares au niveau moyen des
mers. Comme la plupart des nuages sont associés aux cyclones
et les ciels peu nuageux ou sereins, aux anticyclones, les plus
petites valeurs de l'énergie infrarouge émise se produisent
dans les régions de basse pression et les plus grandes, dans les
régions de haute pression. Cette forte corrélation entre les
valeurs journalières de E et celles de la pression réduite au
niveau moyen des mers permet d'améliorer considérablement
le tracé des cartes d'isobares à ce niveau au-dessus des océans
là où les observations en surface sont tout à fait insuffisantes.
De l'intensité du rayonnement infrarouge émis dans
l'intervalle de longueur d'onde de 8 à 12 p., intervalle appelé
fenêtre de l'atmosphère, on peut déduire la température de la
face supérieure des nuages et la température de la surface de
la terre, là où il y a des éclaircies. A la figure 16, on trouve
une photographie IR de nuages prise de Cosmos-122, le 3 juillet
1966, de 13 h 21 à 13 h 51 (heure de Moscou) et à la figure 17,
la carte des isothermes de la face supérieure des nuages et de
la surface ùe la Terre où il n'y a pas de nuages, déduite de
la mesure de l'intensité du rayonnement infrarouge dans
l'intervalle de longueur d'onde de 8-12 ,-". En comparant les