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DIGITHÈQUE - Université Libre de Bruxelles

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410 JULIEN BALLIU<br />

philosophie structuraliste où l'invisible est présent partout.<br />

Ces forces sombres <strong>de</strong> l'invisible qui nous domineraient, cette<br />

non-pensée qui régirait notre pensée et à laquelle celle-ci<br />

<strong>de</strong>vrait s'ouvrir, c'est précisément ce dont Sartre ne veut pas.<br />

Mais ce que nous voulons montrer, c'est que, par rapport aux<br />

déterminations empiriques sur lesquelles se basent les sciences<br />

positives, la dimension intuitive, sur laquelle est fondée<br />

l'approche sartrienne, se trouve constituée en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la<br />

série totale <strong>de</strong>s objets visibles.<br />

Quand à la fin <strong>de</strong> la Critique, Sartre se trouve en possession<br />

<strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> toute praxis individuelle ou collective, il dit<br />

ceci : « Nous nous trouvons à présent - non pas <strong>de</strong>vant le<br />

véritable concret qui ne peut être qu 'historique - mais <strong>de</strong>vant<br />

l'ensemble <strong>de</strong>s cadres, courbures, structures et conditionnements<br />

formels qui constituent le milieu ,formel dans lequel le<br />

concret historique doit nécessairement se produire. Ou plutôt...<br />

nous rencontrons enfin l'ensemble <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong><br />

l'être dépassé que la praxis historique dépasse en se produisant<br />

comme dialectique constituée selon les lois qu'impose la dialectique<br />

constituante à partir <strong>de</strong> cet être-dépassé, pour se constituer<br />

comme conditions d'une praxis nouvelle, avec le même<br />

statut d'être-dépassé (12).» Le concret ce n'est pas l'ensemble<br />

<strong>de</strong>s structures, que la Critique a décrites, c'est leur dépassement.<br />

On peut donc se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r en quoi la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong><br />

l 'histoire <strong>de</strong> ce dépassement <strong>de</strong>vra nécessairement se distinguer<br />

<strong>de</strong> celle d'une évolution temporelle <strong>de</strong>s structures dépassées.<br />

Dans l'espace <strong>de</strong> l'être dépassé, qui constitue la réalité entière<br />

- puisque la praxis qui est censée dépasser cette même réalité,<br />

ne fait que s'y constituer en nouvelles conditions ayant statut<br />

d'être-dépassé - il y a une dimension par laquelle cette réalité<br />

prend un sens: une praxis, qui n'est nulle part donnée, puisqu'elle<br />

ne s'i<strong>de</strong>ntifie avec aucune <strong>de</strong>s déterminations dans<br />

lesquelles elle se trouve engagée, et qu'il faut pourtant parvenir<br />

à y saisir intuitivement.<br />

Bien s'Ûr, ce n'est pas seulement à l'intuition que Sartre<br />

fait appel pour fon<strong>de</strong>r le contenu <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> praxis. Il y<br />

a encore la dialectique. Mais il est bien clair qu'il ne pouvait<br />

reprendre ce terme avec l'ensemble <strong>de</strong> ses déterminations hégé-<br />

(12) C.R.D., p. 637.

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