DIGITHÈQUE - Université Libre de Bruxelles

LE PROGRAMME NUCLÉAIRE BELGE 87
puissance totale dépassant 15 millions de kilowats électriques,
soit plus que la puissance cOlnbinée de toutes
les centrales non-nucléaires commandées dans le même
pays au cours de l'année.
En son principe la réaction en chaîne est extrêmement
simple: elle est réalisée par la fission du noyau de l'atome (1)
d'uranium - le seul élément présent dans la nature qui possède
cette particularité - après absorption d'un neutron. Cette
fission libère deux à trois des neutrons présents dans le noyau
et il suffit qu'au moins un de ceux-ci produise à son tour une
fission pour que la réaction en chaîne soit possible. Dans la
pratique cependant, ce phénomène pose de nombreux problèlnes
que les techniciens se sont attachés à résoudre.
L'évolution des activités nucléaires belges illustre assez
bien la manière dont s'est développée l'industrie atomique dans
le monde. Notre dessein est de passer ces activités belges en
revue avant de parler plus en détail du projet Vulcain.
Comment se présentent donc l 'historique du développement
de l'énergie nucléaire en Belgique, ainsi que son cadre
institutionnel et les principaux objectifs de notre programme
nationalP
L'industrie belge possède une longue tradition dans le
traitement des substances radio-actives. L'Union Minière
exploitait bien avant la guerre les riches gisements uranifères
de Shinkolobwe au Katanga en vue principalement d'en
extraire le radium. Rappelons en passant que ce sont ces
minerais déjà traités qui ont constitué pendant longtemps la
principale ressource en uranium et ont permis aux Alliés de
disposer dans des délais très courts des matières nécessaires à
la fabrication des premières bombes atomiques.
C'est en 1947 que fut créé en Belgique le premier organisme
officiel de recherche nucléaire, en l'occurrence l'Institut
Interuniversitaire de Physique Nucléaire qui devient en 1951
l'Institut Interuniversitaire des Sciences Nucléaires (I.I.S.N.)
cliargé de promouvoir et de coordonner les études nucléaires
de caractère fondamental dans les établissements d'enseignement
supérieur et de recherche de notre pays. En 1950, le
(1) C'est pourquoi l'expression « énergie nucléaire» est plus correcte
que « énergie atomique ».