DIGITHÈQUE - Université Libre de Bruxelles

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mence envers le délinquant auquel il reconnaît certaines circonstances
atténuantes -, on ne bâtira que difficilement une
théorie cohérente de la commande de l'entreprise.
La pensée normative impose une sorte de lit de Procuste à
la diversité des cas d'espèce, et l'on pourrait supposer, ou
espérer, qu'avec la technique du héros de la mythologie,
l'entreprise se moulera quelque jour sur un organigramme
choisi - témoin ce chef d'entreprise qui considère le sien
comme un objectif, assez lointain, vers lequel il fait tendre
progressivement son organisation. Mais cette pensée normative
ne débouche que rarement sur une pratique résistant à
l'épreuve des faits. Témoins ces dirigeants qui, devant une
théorie à base juridique - telle celle que schématise un organigramme
fayolien strict - en concèdent le caractère esthétique,
mais relèguent cette idée dans leurs cartons, comme inapplicable
dans la pratique; témoin Fayol lui-même, introduisant
ses « passerelles» - hybridation d'une théorie normative,
logique et juridiquement acceptable - par reconnaissance des
faits, des « circonstances atténuantes», des nécessités de la
réalité sociale [4].
LA PENSÉE EMPIRISTE
EN THÉORIE DE LA COMMANDE DES ORGANISATIONS
L'analyse théorique des entreprises ne prend cependant
pas toutes ses racines dans la pensée idéaliste; et un courant
empiriste - sans doute influencé par les philosophies empiristes
et pragmatistes anglo-saxonnes - s'est développé dès le
début de ce siècle. D'esprit technologique au départ, il prend
une tournure plus générale ces dernières années et laisse prévoir
l'émergence d'une véritable science de l'entreprise en
général, et de sa commande en particulier.
Comme Simondon l'exprime de façon lapidaire [27], la
science apparaît lorsque la technique échoue : l'hydrostatique
se développe lorsque l'eau refuse de monter au-dessus de
10,33 m dans le corps de pompe fabriqué par l'artisan-technicien;
le calcul des probabilités naît lorsque le jeu de hasard est
interrompu et que l'on ne dispose pas d'une technique de répartition
équitable des gains : pour résoudre le problème technique,
Pascal le situe dans un contexte général; la recherchr