DIGITHÈQUE - Université Libre de Bruxelles

LA DÉCOLONISATIOl'I HÂTIVE EST-ELLE Ul'I PROGRÈSP 239
sont fondées sur le respect du principe de l'égalité souveraine
entre les Etats, de l'autodétermination des peuples et de la
non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays. »
Et cette signification acquiert une pertinence particulière,
si l'on observe la façon dont fut, finalement, accueillie la
recommandation susdite, adoptée par 113 voix.
Votèrent « Pour » (outre les pays en voie de développement)
: notamment, la France, l'Italie et la Belgique.
Votèrent « Contre» : les Etats-Unis.
S'abstinrent: le Royaume-Uni et le Portugal.
On voit, donc, que si le défi à la bonne conscience divisa
les pays anciennement colonisateurs, la norme de l'affranchissement
politique rallia d'importants suffrages.
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Mais, le bien-fondé de la suppression de l'allégeance tend
à se trouver infirmé, si l'on incline à penser que le véritable
bonheur de 1 'homme - de couleur ou blanc - réside, principalement,
dans la hauteur de son niveau de vie. A savoir
le degré de satisfaction de ses besoins vitaux : alimentaires,
vestimentaires, et surtout sanitaires, en ce qui concerne les
peuples attardés, etc.
En effet, la souveraineté acquise par les anciennes colonies,
la plupart du temps de façon hâtive, devait, notamment,
promouvoir les possibilités d'améliorer leur standard of life,
conditionné par la mise en valeur de leurs richesses naturelles,
l'industrialisation et le développement de leur commerce extérieur.
Or, il est permis de se demander, dans une vision de bienêtre
général: « Y a-t-il eu un réel progrès p» Autrement dit, ne
s'est-on pas trouvé en présence d'un fétichisme de la liberté
politique, qui s'est révélée trop coûteuse, s'il a fallu la payer
par une stagnation, sinon une régression économiqueP
Qu'a-t-on vu, depuis l'éclosion quasi épidémique de
l'accession à l'indépendance de « Pays en voie de développement
p» Assurément, une détérioration généralisée de leur
situation économique.
Alors que se trouve, déjà, dépassé beaucoup plus de la
moitié du délai fixé pour améliorer cet état, soit la « Décennie
des Nations Unies pour le développement (1960-1970))l,