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La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la ... - Archipel - UQAM

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Première partie: proposition théorique - Chapilre 2<br />

«L'acte <strong>de</strong> <strong>la</strong> perception lui-même ne fournit auc<strong>un</strong>e information sur <strong>la</strong> raison <strong>pour</strong> <strong>la</strong>quelle <strong>un</strong>e<br />

chose est perçue ou n'est pas perçue» (Freud, 1987: 226). Toutefois, nous nous arrêterons à ce<br />

qui est <strong>de</strong> l'ordre du préconscient, sans nous aventurer dans ce qui est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> l'inconscient,<br />

du refoulé. Ce que nous retenons <strong>de</strong> <strong>la</strong> psychanalyse est que lorsque l'individu est en re<strong>la</strong>tion<br />

avec le mon<strong>de</strong> extérieur, il perçoit cette re<strong>la</strong>tion d'<strong>un</strong>e certaine façon et gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s traces <strong>de</strong> ce<br />

qu'il perçoi t. Ces traces vont être «stockées» <strong>de</strong> manière non consciente, <strong>la</strong>tente. Elles<br />

réapparaîtront au niveau conscient sous forme <strong>de</strong> représentations lors <strong>de</strong> situations postérieures<br />

d'interaction et elles vont modifier <strong>la</strong> manière dont l'individu se représente le mon<strong>de</strong> extérieur<br />

(dont autrui) et donc son interaction avec celui-ci.<br />

Bien qu'elle admette que l'individu est constitué <strong>de</strong> traces d'autrui, <strong>la</strong> tradition psychanalytique<br />

issue <strong>de</strong> Freud en reste là en ce qui concerne <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion à autrui <strong>pour</strong> se concentrer sur <strong>la</strong> structure<br />

psychique en tant qu'entité isolée. Le pédiatre et psychanalyste Winnicott ([197\] 2004: 248) se<br />

démarque <strong>de</strong> cette tradition en insistant sur le fait que <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion à autrui est fondatrice <strong>de</strong> notre<br />

être au mon<strong>de</strong>.<br />

Les gènes existent qui déterminent <strong>de</strong>s modèles ainsi qu'<strong>un</strong>e tendance héréditaire à <strong>la</strong><br />

croissance et à l'acquisition <strong>de</strong> <strong>la</strong> maturité; <strong>pour</strong>tant rien n'intervient dans <strong>la</strong> croissance<br />

émotionnelle qui ne soit en re<strong>la</strong>tion avec l'apport <strong>de</strong> l'environnement, qui doit être<br />

suffisamment bon.<br />

Ses théories nous permettent <strong>de</strong> comprendre plus précisément le double processus d'i<strong>de</strong>ntification<br />

du sujet comme étant à <strong>la</strong> fois différent et semb<strong>la</strong>ble à autrui. Selon lui, à <strong>la</strong> naissance, le<br />

nourrisson ne fait pas <strong>la</strong> distinction entre lui (sujet) et son environnement (objet), entre lui et<br />

autrui. Il n'est pas capable <strong>de</strong> faire <strong>la</strong> différence entre <strong>la</strong> réalité extérieure et sa «réalité<br />

intérieure », entre «ce qui est objectivement perçu et ce qui est subjectivement conçu»<br />

(Winnicott, 2004 : 44). Cette indifférenciation lui procure <strong>un</strong> sentiment <strong>de</strong> toute-puissance étant<br />

donné l'impossibilité <strong>de</strong> percevoir <strong>de</strong>s discontinuités dans le mon<strong>de</strong> extérieur. Il a l'illusion que<br />

toul ce qui apparaît <strong>de</strong>vant lui est <strong>un</strong>e partie <strong>de</strong> lui-même. <strong>La</strong> mère contribue à entretenir ce<br />

sentiment <strong>de</strong> toute-puissance en s'adaptant activement aux besoins du nourrisson. Dès qu'il a<br />

faim, <strong>la</strong> mère lui présente le sein. Ceci pemlet au nourrisson d'avoir l'illusion que son sein à eUe<br />

est llne partie <strong>de</strong> lui, qu'il est «<strong>pour</strong> ainsi dire, sous le contrôle magique du bébé» (Winnicott,<br />

2004: 44).<br />

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