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La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la ... - Archipel - UQAM

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Première partie: proposition théorique - Chapitre 1<br />

termes, elles ren<strong>de</strong>nt bien compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon dont le je<strong>un</strong>e utilise les ressources re<strong>la</strong>tionnelles<br />

que lui offre son réseau ou le milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue, mais elles occultent le fait qu'il peut choisir<br />

d'investir certains types <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions plutôt que d'autres et les raisons qui expliquent l'attractivité<br />

ou <strong>la</strong> répulsivité <strong>de</strong> certains contextes re<strong>la</strong>tionnels.<br />

À travers son analyse <strong>de</strong>s parcours géosociaux <strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue à Montréal, Parazelli (1997) a<br />

mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>un</strong> lien entre l'attractivité que les je<strong>un</strong>es éprouvent <strong>pour</strong> <strong>la</strong> rue, leur quête<br />

i<strong>de</strong>ntitaire et leur vécu familial. L'hypothèse <strong>de</strong> cet auteur est que l'espace joue <strong>un</strong> rôle central<br />

dans <strong>la</strong> construction i<strong>de</strong>ntitaire. Il démontre que l'attractivité <strong>de</strong>s lieux urbains n'est pas<br />

seulement utilitaire, mais surtout symbolique, car elle permet à ces je<strong>un</strong>es, qui ont reçu <strong>un</strong><br />

héritage parental incomplet, <strong>de</strong> compléter leur socialisation par <strong>la</strong> marge.<br />

À Montréal, ces lieux correspon<strong>de</strong>nt bel et bien à <strong>la</strong> partie est <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue Sainte-Catherine,<br />

secteur <strong>de</strong> l'ancien «Red Ligh/». Historiquement, ces lieux ont spatialisé <strong>un</strong>e mythologie<br />

comm<strong>un</strong>e se rattachant à l'histoire <strong>de</strong> marginalité <strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue en leur offrant <strong>la</strong><br />

possibilité d'occuper l'espace <strong>de</strong> façon créative sans qu'ils se sentent trop menacés dans leur<br />

liberté d'action.<br />

En fait, l'appropriation <strong>de</strong>s lieux urbains par ces je<strong>un</strong>es en quête d'i<strong>de</strong>ntité témoigne, selon cet<br />

auteur, d'<strong>un</strong>e coïnci<strong>de</strong>nce entre mon<strong>de</strong> intérieur et mon<strong>de</strong> extérieur.<br />

Autrement dit, <strong>la</strong> dynamique <strong>de</strong> ces pratiques i<strong>de</strong>ntitaires procè<strong>de</strong>rait d'<strong>un</strong>e aSSOCiatIOn<br />

symbolique entre <strong>la</strong> quête subjective <strong>de</strong> ces je<strong>un</strong>es et les lieux qui spatialisent le mieux<br />

l'expression esthétique et affective <strong>de</strong> cette quête (ParazelIi, 1997 : 135-136).<br />

Mais ce qui nous apparaît surtout pertinent dans les travaux <strong>de</strong> cet auteur <strong>pour</strong> penser les <strong>enjeu</strong>x<br />

<strong>de</strong> <strong>reconnaissance</strong> associés à <strong>la</strong> rue est le fait qu'il i<strong>de</strong>ntifie <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion spécifiques à <strong>la</strong><br />

rue, qui varient selon les formes <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion parentale vécues durant l'enfance. En d'autres<br />

termes, il montre que le choix <strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es d'occuper certains lieux urbains ne relève pas du<br />

hasard, mais qu'ils sont plus ou moins attractifs ou répulsifs <strong>pour</strong> eux, selon le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion<br />

qu'ils entretiennent avec le mon<strong>de</strong> extérieur. Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion, toujours ambivalent, prend sa<br />

source dans les formes <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion parentale vécues durant l'enfance. L'auteur parle <strong>de</strong> « choix<br />

contraint » <strong>pour</strong> exprimer l'ambivalence <strong>de</strong> leur appropriation <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue, qui relève à <strong>la</strong> fois d'<strong>un</strong><br />

choix actif, mais ce choix est fait en foncüon <strong>de</strong>s contraintes associées au vécu familial <strong>de</strong> ces<br />

je<strong>un</strong>es. À partir <strong>de</strong>s entrevues <strong>de</strong> trente je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue, l'auteur a i<strong>de</strong>ntifié trois formes <strong>de</strong><br />

re<strong>la</strong>tion parentale vécues durant l'enfance. <strong>La</strong> première forme <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion parentale est marquée<br />

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