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La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la ... - Archipel - UQAM

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Première partie: proposition théorique - Chapitre 1<br />

perspective <strong>la</strong> réalité contemporaine <strong>de</strong> l'appropriation juvénile <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue. Elles nous apprennent<br />

que <strong>la</strong> ville et <strong>la</strong> rue ont déjà joué et continueraient <strong>de</strong> jouer, sous <strong>de</strong>s formes différentes, <strong>un</strong> rôle<br />

initiatique dans le passage à l'âge adulte. Or, <strong>la</strong> rue représente aussi <strong>la</strong> différence et le danger, ce<br />

qui peut avoir <strong>un</strong> aspect attirant <strong>pour</strong> les je<strong>un</strong>es dans le contexte initiatique, mais qui lui confère<br />

aussi <strong>un</strong> statut social <strong>de</strong> marginalité. Toutefois, les recomposilions actuelles <strong>de</strong> l'urbain <strong>la</strong>issent<br />

entrevoir <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> redéfinition du sens <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue et <strong>de</strong> l'urbain, auxquelles pOUiTaient<br />

participer les je<strong>un</strong>es à travers leurs pratiques. Mais à quelle réalité renvoie précisément<br />

l'appel<strong>la</strong>tion je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue dans <strong>la</strong> société contemporaine?<br />

1.2. Qui sont les je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue?<br />

Âgés d'environ quatorze à vingt-cinq ans, les je<strong>un</strong>es que nous nommons « les je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue» à<br />

Montréal sont en majorité francophones, filles et garçons (ces <strong>de</strong>rniers étant <strong>un</strong> peu plus<br />

nombreux\ <strong>pour</strong> <strong>la</strong> plupart originaires du Québec 4 , souvent <strong>de</strong> régions rurales ou <strong>de</strong> petites<br />

villes (Bellot, 200] ; Roy et al., 200S), bien que cette réalité change elle aussi (les intervenants<br />

témoignent <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> plus en plus accrue <strong>de</strong> je<strong>un</strong>es nouveaux arrivants). Contrairement à<br />

l'idée répandue qu'ils sont tous issus <strong>de</strong> milieux pauvres, ils proviennent cie milieux<br />

socioéconomiques variés. Selon le <strong>de</strong>rnier rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cohorte <strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue (Roy et al.,<br />

2005), près <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié d'entre eux sont issus <strong>de</strong> milieux «assez aisés» (43%) (les autres<br />

milieux d'origine se répartissent entre <strong>de</strong>s milieux socioéconomiques « très aisés », «pas très à<br />

l'aise» et «pas à J'aise »). Ces je<strong>un</strong>es occupent <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 1980, collectivement et<br />

cie façon constante, certains secteurs du centre-ville <strong>de</strong> Montréal, surtout dans les secteurs du<br />

Faubourg St-<strong>La</strong>urent, du Quartier <strong>la</strong>tin et du Vil<strong>la</strong>ge gai (Bellot, 200 1 ; Parazelli, 2002).<br />

Toutefois, on observe actuellement <strong>un</strong>e diminution <strong>de</strong> leur présence au centre-ville, au profit <strong>de</strong><br />

lieux plus excentrés, due à <strong>un</strong>e répression policière accrue, ainsi qu'à l'occupation du centre-ville<br />

par les ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> motards criminalisées qui contrôlent le marché <strong>de</strong> <strong>la</strong> drogue (Moïse, 2006).<br />

, Sur les 860 je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue recrutés <strong>pour</strong> l'élu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cohorte <strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue (Roy el al., 2005 : 8),69%<br />

étaient <strong>de</strong>s garçons. Les critères d'éligibilité <strong>pour</strong> celte étu<strong>de</strong> étaient les suivants: avoir dormi au moins <strong>un</strong>e fois dans<br />

<strong>un</strong>e ressource dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière année, être âgé entre quatorze et vingt-trois ans, avoir l'intention <strong>de</strong> rester à Montréal<br />

ou dans les environs <strong>la</strong> prochaine année et parler le français ou l'ang<strong>la</strong>is (Roy el al.. 2005: 5).<br />

4 Selon l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'Agence <strong>de</strong> santé publique du Canada, à J'échelle du pays, <strong>la</strong> vaste majorité <strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue<br />

sont nés au Canada et 60% d'entre eux sonl B<strong>la</strong>ncs (Agence <strong>de</strong> santé publique du Canada, 2006). <strong>La</strong> plupart <strong>de</strong>s<br />

résultais <strong>de</strong> l'élu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cohorle <strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es <strong>de</strong> rue. va<strong>la</strong>bles <strong>pour</strong> Montréal, rejoignenl les données <strong>de</strong>s autres<br />

gran<strong>de</strong>s villes canadiennes récoltées par l'Agence canadienne <strong>de</strong> santé publique.<br />

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