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La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la ... - Archipel - UQAM

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<strong>La</strong> <strong>reconnaissance</strong> juridique<br />

Première partie: proposilion théorique - Chapitre 2<br />

<strong>La</strong> forme <strong>de</strong> <strong>reconnaissance</strong> marquée par <strong>la</strong> dialectique affection-fusion/autonomie nous permet<br />

<strong>de</strong> saisir ce qui se joue au niveau <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions primaires (affectives) que l'individu entretient. Or,<br />

selon Mead, tout individu est impliqué dans <strong>de</strong>s contextes re<strong>la</strong>tionnels plus abstraits, où autrui est<br />

représenté à travers le concept d'«autrui généralisé». Comme nous l'avons vu, c'est en<br />

apprenant à généraliser en lui-même les attentes normatives d'<strong>un</strong> nombre important <strong>de</strong><br />

partenaires que ['individu peut les ériger en normes sociales d'action et qu'il acquiert <strong>la</strong> capacité<br />

abstraite <strong>de</strong> participer aux rapports d'interaction <strong>de</strong> son environnement conformément aux règles<br />

qui les régissent. Grâce à ces normes intériorisées, l'individu peut connaître les attentes qu'il peut<br />

légitimement adresser aux autres membres du groupe, mais aussi les obligations qu'il est tenu <strong>de</strong><br />

remplir à leur égard (Honneth, 2000: 95). Dans <strong>la</strong> mesure Ol! il intériorise ces nonnes, il<br />

reconnaît les autres membres du groupe comme détenteurs <strong>de</strong> droits, mais aussi d'obligations<br />

envers lui. Si ces obligations sont remplies, il peut se savoir lui-même reconnu comme membre<br />

du groupe. Mead (1963: 196) lui-même exprime cette re<strong>la</strong>tion en termes <strong>de</strong> <strong>reconnaissance</strong>:<br />

«C'est cette i<strong>de</strong>ntité capable <strong>de</strong> se maintenir dans <strong>la</strong> comm<strong>un</strong>auté qui est reconnue dans cette<br />

comm<strong>un</strong>auté <strong>pour</strong> autant qu'elle reconnaît les autres ».<br />

,<br />

Dit autrement, <strong>un</strong> individu ne peut se comprendre comme porteur <strong>de</strong> droits que s'il LI en même<br />

temps connaissance <strong>de</strong>s obligations nonnatives auxquelles il est tenu à J'égard d'autrui. C'est en<br />

intégrant <strong>la</strong> notion d'« autrui généralisé» qu'il apprend à reconnaître les autres membres <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

comm<strong>un</strong>auté en tant que porteurs <strong>de</strong> droits et donc à se comprendre lui-même en tant que porteur<br />

<strong>de</strong> droits. On retrouve cette idée chez Hegel:<br />

Dans l'État [... ] l'homme est reconnu et traité comme être rationnel, comme libre, comme<br />

personne et J'[individu] singulier, <strong>de</strong> son côté, se rend digne <strong>de</strong> cette <strong>reconnaissance</strong> par ceci<br />

qu'il obéit, en surmontant <strong>la</strong> naturalité <strong>de</strong> sa conscience <strong>de</strong> soi, à <strong>un</strong> <strong>un</strong>ivers, à <strong>la</strong> volonté qui<br />

est en et <strong>pour</strong> soi, à <strong>la</strong> loi - qu'il se conduit ainsi à l'égard <strong>de</strong>s autres d'<strong>un</strong>e manière<br />

<strong>un</strong>iversellement va<strong>la</strong>ble -, qu'il les reconnaît comme ce <strong>pour</strong> quoi il veut lui-même passer,<br />

comme libre, comme <strong>de</strong>s personnes (Hegel, cité par Honneth, 2000 : 132).<br />

<strong>La</strong> <strong>reconnaissance</strong> juridique touche à <strong>la</strong> question <strong>de</strong> l'égalité, <strong>de</strong> l'appartenance et <strong>de</strong><br />

l'<strong>un</strong>iversalité. Contrairement <strong>la</strong> <strong>reconnaissance</strong> sociale, elle porte sur les qualités <strong>un</strong>iverselles<br />

d'<strong>un</strong> individu, reconnu en tant qu'être humain et non <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s qualités spécifiques. Il nous<br />

semble que <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> citoyenneté est celle qui rend le mieux compte <strong>de</strong> l'<strong>enjeu</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

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