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La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la ... - Archipel - UQAM

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Troisième partie: présentation <strong>de</strong>s résultais - Chapitre 7<br />

aux autres et à <strong>la</strong> société. C'est comme si l'expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue prenait son sens dans le cadre <strong>de</strong><br />

l'expérience rituelle et initiatique clu passage à l'âge adulte, n'ayant plus <strong>la</strong> même utilité <strong>un</strong>e fois<br />

ce passage effectué. <strong>La</strong> plupart d'entre eux affirment avoir gardé leurs idéaux d'<strong>un</strong>e société plus<br />

juste, mais ils soulignent les incohérences <strong>de</strong> certaines <strong>de</strong> leurs pratiques associées à <strong>la</strong> rue et<br />

cherchent cl' autres moyens cie les appliquer, qui soient plus cohérents avec leurs désirs<br />

d'intégration et <strong>de</strong> <strong>reconnaissance</strong> sociale.<br />

Oui c'est ça, c'est toute ta façon comment tu <strong>de</strong>a/es avec <strong>la</strong> vie, avec tout. C'est <strong>pour</strong> ça que<br />

quand tu sors d'<strong>un</strong> milieu comme ça, t'es automatiquement obligé <strong>de</strong> te recréer <strong>un</strong> système<br />

<strong>de</strong> priorités et <strong>de</strong> valeurs. Comme aujourd'hui, le végétalisme par exemple, je le vois pas du<br />

tout <strong>de</strong> <strong>la</strong> même façon que je le voyais il y a quatre ans. C'est totalement différent. Mes<br />

idéaux pis mes valeurs, je les applique pas pareil, c'est sCIr. Faut que t'évolues, sinon tu<br />

piétines! (Élise, 27 ans, <strong>sortie</strong> <strong>de</strong>puis Sans)<br />

Moi, tsé, j'aime le beau linge, mais j'irais pas m'enrichir sur le clos du moncle comme que je<br />

faisais à vendre du crack. Je vais travailler <strong>de</strong> <strong>la</strong> sueur <strong>de</strong> mon front. Parce que vendre clu<br />

crack là, ça c'est du capitalisme en sale! Parce que tu t'enrichis sur <strong>la</strong> misère clu mon<strong>de</strong>. Pis<br />

hostie que j'aimais ça, mais à <strong>un</strong> moment donné, je m'en suis rendu compte. J'ai réalisé: tu<br />

récoltes ce que tu sèmes. Pis en vendant du crack, tu sèmes <strong>de</strong> <strong>la</strong> misère. Pis j'ai peur que <strong>la</strong><br />

misère me retombe dans <strong>la</strong> face. What goes aro<strong>un</strong>d cornes aro<strong>un</strong>d (Vincent, 2S ans, sorti<br />

<strong>de</strong>puis 2 ans).<br />

Par contre, <strong>pour</strong> les répondants qui se trouv(ai)ent dans <strong>un</strong>e situation plutôt précaire, ne s'étant<br />

pas encore appropriés <strong>de</strong> façon satisfaisante <strong>un</strong>e nouvelle position i<strong>de</strong>ntitaire, <strong>la</strong> rue peut dégager<br />

<strong>de</strong>s prégnances encore attractives. Pour C<strong>la</strong>ire et Cynthia, elle dégage encore <strong>de</strong>s prégnances <strong>de</strong><br />

liberté, qu'elles regrettent parfois. Ces répondantes expliquent qu'elles sont même parfois tentées<br />

cie retourner dans <strong>la</strong> rue, afin <strong>de</strong> retrouver cette sensation cie pouvoir soi-même définir les règles<br />

du jeu, plutôt que se sentir captives dans <strong>un</strong>e vie où tout est organisé et où elles ne disposent plus<br />

d'autant <strong>de</strong> liberté.<br />

1 : pis est-ce qu'il y a <strong>de</strong>s choses qui ont renclu ta <strong>sortie</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue plus difficile?<br />

R : ben c'est dur à expliquer, mais je suis encore comme ça, j'ai cie <strong>la</strong> misère avec les<br />

possessions matérielles. Là, j'ai <strong>un</strong> quatre et <strong>de</strong>mi supposons, pis je regar<strong>de</strong> tout ça, pis ça me<br />

stresse <strong>de</strong> me clire que tsé, je voudrais m'en aller pis je peux pas parce que j'ai <strong>un</strong>e <strong>la</strong>veuse,<br />

<strong>un</strong>e sécheuse, <strong>un</strong> frigidaire, <strong>un</strong> ... Tu comprends-tu? Tsé, c'est trop d'affaires. Pis ça c'est<br />

<strong>un</strong>e affaire qui m'a toujours stressée, les possessions matérielles. Même quand j'étais c<strong>la</strong>ns <strong>la</strong><br />

rue, tsé, d'avoir <strong>un</strong> trop gros sac ... Je me sens mal pris avec trop d'affaires (C<strong>la</strong>ire, 27 ans,<br />

<strong>sortie</strong> <strong>de</strong>puis 6 ans).<br />

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